Il faut espérer que cette remarquable conférence d'à peine 40 pages
du Card. J.M. Bergoglio ne sera pas noyée par le nombre de
publications de ou sur le pape François. Ici, le pasteur regarde sa
ville, à la lumière de la foi, il «combat la tentation du
non-regard» (p. 24) et expose, pour les agents pastoraux de
l'immense cité de Buenos Aires dont il est alors l'archevêque, des
réflexions neuves et profondes sur la théologie et la spiritualité
(osons même: sur la mystique) de la ville qui doivent soutenir
toute action pastorale cohérente au XXIe s. Parce que «Dieu vit
dans la ville» (p. 14) et que«l'imaginaire théologique peut être un
levain pour l'ensemble de l'imaginaire social» (p. 21). Sans Dieu,
«la réalité de la ville se fragmente et se disperse en mille
détails sans histoire et sans identité» (p. 19). en Amérique latine
notamment, le regard porté sur cette réalité maintenant universelle
que sont les gigantesques mégapoles interculturelles, doit être
renouvelé et s'imprégner résolument des avancées proposées par le
document final de la Conf. d'Aparecida, dont le Card. Bergoglio fut
l'une des chevilles ouvrières: «vivre à fond l'humain, dans toutes
les cultures, dans toutes les villes, améliore le chrétien et
féconde la ville qui gagne en coeur» (p. 24). - J.M. Guillon fmj