L'A. présente et critique la position de Jacques Dupuis, S.J., sur le dialogue interreligieux. Si une recension n'est guère l'endroit pour un échange à ce sujet, il nous paraît intéressant de relever un problème qui nous est apparu à cette occasion. Étant donné que, dans ces échanges, ce sont des membres de l'Église visible qui s'y expriment, à partir de quelle vision du Christ le font-ils, souvent de façon implicite? Jésus est-il pour eux le rédempteur, celui qui vient réparer (en mieux) le plan primitif? Est-il, au contraire, le «premier-né de toute créature», celui en qui et par qui les trois Personnes divines ont voulu la création? On ne tient certes plus que les actes dignes d'éloge des païens sont de «splendides vices» (opinion attribuée à tort à saint Augustin), mais comment, dans le premier cas, répondre à ceux qui voient dans ces actes la preuve de l'existence de voies parallèles et indépendantes du salut, étant donné entre autres que nombre de ces actes sont antérieurs à l'Église dans sa visibilité? Par contre, si l'on tient que l'unique plan divin a été, dès l'origine, l'appel de l'humanité à la participation de la vie divine dans le «premier-né de toute créature», on serait en meilleure posture pour voir dans ces éléments valables des «semences du Christ». N'en résulterait-il pas, pour l'Église institutionnelle, une attitude plus humblement respectueuse envers ces graines semées par l'Esprit du Christ, afin de les accueillir avec discernement et de les aider à croître, malgré l'ivraie qui les entoure (mauvaise graine dont la parabole évangélique nous prévient qu'elle se trouve aussi chez nous)? S'il ne nous appartient pas de répondre à cette question, il n'était sans doute pas hors de propos de la poser. - L. Renwart, S.J.
L'A. présente et critique la position de Jacques Dupuis, S.J., sur le dialogue interreligieux. Si une recension n'est guère l'endroit pour un échange à ce sujet, il nous paraît intéressant de relever un problème qui nous est apparu à cette occasion. Étant donné que, dans ces échanges, ce sont des membres de l'Église visible qui s'y expriment, à partir de quelle vision du Christ le font-ils, souvent de façon implicite? Jésus est-il pour eux le rédempteur, celui qui vient réparer (en mieux) le plan primitif? Est-il, au contraire, le «premier-né de toute créature», celui en qui et par qui les trois Personnes divines ont voulu la création? On ne tient certes plus que les actes dignes d'éloge des païens sont de «splendides vices» (opinion attribuée à tort à saint Augustin), mais comment, dans le premier cas, répondre à ceux qui voient dans ces actes la preuve de l'existence de voies parallèles et indépendantes du salut, étant donné entre autres que nombre de ces actes sont antérieurs à l'Église dans sa visibilité? Par contre, si l'on tient que l'unique plan divin a été, dès l'origine, l'appel de l'humanité à la participation de la vie divine dans le «premier-né de toute créature», on serait en meilleure posture pour voir dans ces éléments valables des «semences du Christ». N'en résulterait-il pas, pour l'Église institutionnelle, une attitude plus humblement respectueuse envers ces graines semées par l'Esprit du Christ, afin de les accueillir avec discernement et de les aider à croître, malgré l'ivraie qui les entoure (mauvaise graine dont la parabole évangélique nous prévient qu'elle se trouve aussi chez nous)? S'il ne nous appartient pas de répondre à cette question, il n'était sans doute pas hors de propos de la poser. - L. Renwart, S.J.