Consacré à deux thèmes intimement liés, le mystère de la grâce et
celui de l'Église, ce travail fait partie d'une entreprise
interdisciplinaire de rénovation des traités théologiques.
S'attachant à la recherche biblique, l'A. estime à bon droit que le
point de départ doit se chercher dans l'Ancien Testament. Pour la
doctrine de la grâce, c'est à l'idée d'alliance et à son histoire
dans le peuple d'Israël qu'il convient de recourir d'abord, avant
de présenter la place de l'initiative divine dans le Nouveau et ses
diverses modalités. De même, pour l'Église, il remonte à l'élection
et à la naissance du peuple juif, puis à la crise de
l'hellénisation et à la naissance d'une théologie apocalyptique.
Jésus annonce la venue du Règne, mais c'est l'Église qui vient
(Loisy). Comment se fit ce passage et quelles formes d'organisation
apparurent peu à peu dans les groupes qui se formèrent et se
dénommèrent ekklèsia? L'A. examine méthodiquement ces points dans
les documents du N.T. remis autant que possible dans leur ordre
chronologique. Il constate que «le rôle de la femme dans les
communautés pauliniennes est beaucoup plus actif que dans le milieu
juif classique… Les Lettres pastorales assumeront une attitude plus
restrictive» (p. 126).
Ces pages donnent un bon aperçu de l'état actuel des recherches
exégétiques sur ces deux points. Elles font bien augurer de la
suite de l'entreprise. Celle-ci devra mener, à travers une
recherche historique sur l'origine et le développement des thèses
classiques, à un essai de présentation systématique
philosophiquement fondée et ouverte aux problèmes d'aujourd'hui. Le
projet est audacieux; on lui souhaite un franc succès. - L.
Renwart, S.J.