Voici donc la première traduction française des «Hymnes de Mar
Ephrem», que la « cithare de l'Esprit Saint» composa, au IVe
siècle, pour la fête de la manifestation du Christ, le 6 janvier.
Une introduction brève, mais enthousiaste, présente les 28
compositions liturgiques suivantes, précédées chacune par une
nouvelle notice des plus précieuses. Bien avant que le genre ne
surgisse, chez saint François, en Provence, en Bretagne ou
ailleurs, nous voyons Marie occuper l'avant cène des «berceuses»
(le verbe y figure expressément) qui forment le noyau le plus
ancien de ces pièces. «Merveille que ta mère! Il est entré en elle
Seigneur, et il est devenu Serviteur; il est entré Parole: en elle
il est devenu Silence; il est entré en elle Tonnerre, et il a
retenu sa voix; il est entré Berger universel: Agneau il devint en
elle et sortit en bêlant». Mais d'autres personnages y paraissent,
comme les anges, les ancêtres vétéro testamentaires, et de manière
très soutenue, saint Joseph. C'est tout le mystère chrétien qui est
chanté à chaque strophe, dans cette immense procession des mondes
d'avant et d'après auprès de l'Enfant Dieu. Une courte
bibliographie, un index des références bibliques, un index
«thématique et notionnel» et un index des noms propres terminent
l'ouvrage, qui ne comporte pas le texte syriaque, souvent évoqué en
notes. - N. Hausman, S.C.M.