Issu d'un cours public donné devant des étudiants de toutes les
facultés de l'Univ. de Berlin entre le 16 oct. 1899 et le
15 mars 1900, l'ouvrage de von Harnack - dont celui-ci ne
prévoyait pas la publication qui ne se fit que parce qu'un auditeur
en avait transcrit l'intégralité - connut un franc succès dès
sa parution et fut rapidement traduit en de nombreuses langues. Les
positions de l'A. sont bien connues ; on n'y reviendra pas.
Soulignons plutôt quelques avantages qu'il y avait à republier cet
ouvrage. Il est tout d'abord un témoin majeur de l'intérêt de
l'époque pour l'histoire dans le champ théologique : qu'apportait
cette discipline dans la connaissance de la personne de
Jésus-Christ et dans la compréhension de la foi chrétienne et de
son dogme ? Même si ce n'est pas exactement dans le sens où nous
l'entendons de nos jours, cela impliquait un « retour à
l'Écriture » et une attention soutenue à la « tradition ». En
outre, cet ouvrage fut en très grande partie à l'origine de celui
de Loisy, L'Évangile et l'Église (1902), une des
pièces maîtresses de la crise moderniste. Cette nouvelle
publication - longuement introduite par J.-M. Tétaz et
suivie des appréciations de Leo Baeck, Ernst Troeltsch et Rudolf
Bultmann - est donc, à sa manière, une invitation à revisiter
une source de l'histoire du christianisme contemporain ; et le
retour aux sources est toujours essentiel. - B.J.