L’expérience thérésienne du Christ Sauveur
Luc-Marie Perrier ocdTeologia - reviewer : Marie-Gabrielle Lemaire
Si Thérèse d’Avila a été proclamée Docteur de l’Église, ce n’est pas pour rien. L’A., carme déchaux au couvent de Lyon, nous offre ici une lecture théologique de la mystique thérésienne et on se réjouit tout d’abord qu’une telle entreprise, trop rare encore, ait vu le jour. Ce qui est original, c’est de prendre l’expérience spirituelle de Thérèse de Jésus comme lieu de discernement théologique dans une perspective catéchétique. À travers le récit des faveurs extraordinaires dont elle fait l’objet, l’A. retrace le chemin de la perfection chrétienne comme un chemin de salut en quatre étapes : mérite – satisfaction – sacrifice – rachat. Il le fait en deux parties. La première pose la question : de quoi Jésus-Christ sauve-t-il le monde ? L’anthropologie thérésienne à l’œuvre dans les expériences mystiques qu’elle a mises par écrit est des plus traditionnelles : la personne humaine, corps et âme, est faite pour Dieu (transverbération), blessée sans son Dieu (vision de l’Enfer), et sauvée par Lui dans le Christ (vision de l’âme unie à Dieu). Son accomplissement consiste dans le passage gracieux de l’image à la ressemblance, par l’onction de l’Esprit Saint qui introduit l’âme dans la communion au mystère divin. La seconde partie répond à la question : en quoi Jésus-Christ sauve-t-il le monde ? Par sa divinité et par son humanité. Avec un souci pédagogique appuyé, l’A. recueille le récit des expériences que la Madre a faites de la puissance du Christ en soulignant qu’elle en a tiré une spiritualité éminemment incarnée. Comme l’A., nous pensons qu’à la lecture des œuvres de la grande Thérèse, « tout peut reprendre vie dans le cœur du chrétien. » — M.-G. Lemaire