Même si déjà Bremond parlait de cet auteur comme d'«un Maître
remarquable de la doctrine spirituelle du Pur amour» du xviie s.
français, sa prolixité, sinon les redondances de son style,
auraient découragé un lecteur contemporain. Cette présente édition
est heureusement rendue lisible grâce au travail d'émondage de
l'éditeur Didier-Marie Proton. Les deux textes ajoutés de Bremond,
extraits de son Histoire littéraire du sentiment
religieux, nous rappellent - selon leurs titres respectifs:
«faire» et «laisser faire» ainsi que l'«Activité intense du
Laisser-faire» - que «pratiquer l'oraison du coeur, c'est
n'être là que pour y aimer son Dieu (…) dans une remise totale de
nous-mêmes entre ses mains». Ignace, un siècle auparavant, ne nous
invite-t-il pas (E.S. 45) à être en «intentions, actions et
opérations purement ordonnés au service et à la louange de sa
divine majesté»? Cela a été et sera toujours le gué du Yabbocq de
la prière authentique. - J. Burton sj