Le concile de Moscou (1917-1918). La création des institutions conciliaires de l'Église orthodoxe russe
Hyacinthe DestivelleEcumenismo - reviewer : Paul Detienne s.j.
L'A nous offre alors une analyse synthétique des décrets (fruits de compromis dont, en l'absence d'une étude systématique des débats, nous ignorons les péripéties); il en considère la 'réception' (les conditions politiques n'étaient pas favorables à leur application) et il les soumet au jugement critique de quelques théologiens de la diaspora. Jetons-y un coup d'oeil. Le patriarcat, supprimé par Pierre le Grand, est rétabli, ou plutôt recréé, car il ne s'agit pas d'en revenir à l'époque moscovite présynodale. L'âge minimum pour un célibataire candidat à la prêtrise passe de 40 à 30 ans. Les prêtres veufs ou divorcés qui se remarieraient perdraient leur charge pastorale, mais resteraient clercs. Le clergé paroissial est composé de trois clercs: un prêtre, un diacre, un chantre. Les femmes peuvent participer à l'administration des biens de la paroisse en tant que starostes; elles peuvent même être chantres, mais sans pour autant devenir clercs.
L'orthodoxie s'ouvre, pour des raisons pratiques plus que théologiques, aux vieux catholiques et aux anglicans. La mission vise moins les musulmans et les bouddhistes que la «propagande grandissante du latinisme». L'interruption abrupte du concile en septembre 1918, provoquée par une révolution qui fit plusieurs victimes parmi ses membres, empêche le discussion de plusieurs projets: entre autres, celui portant sur la question de l'usage liturgique du russe et de l'ukrainien. En appendice, le texte intégral du règlement et des décrets. Avant-propos élogieux de l'évêque orthodoxe Hilarion. À lire. - P.-G.D.