Le titre de ce texte du xviie s. a de quoi
surprendre un lecteur, même pieux,
du xxie siècle. Nous n'avons peut-être pas
l'habitude, dans l'accompagnement spirituel à propos de l'oraison,
de la qualifier, du moins à ses débuts, de « paradis » ni de la
définir d'emblée comme « contemplation », ni d'y associer
immédiatement la « mortification ». Le premier traité, dit « Traité
de l'Oraison », traite « des contentements spirituels
sensibles », où l'on se soucie de ce que l'on entend par
« dévotion ». Dans la suite, l'A. abordera l'utilité ou même la
nécessité de la « mortification ». On comprendra qu'il en va de la
mortification des sens, des passions… et des « jouissances »
spirituelles. Cette succession des « Traités » - et des
multiples « doutes » qui les détaillent - recommande
cette « somme » aux responsables ou conseillers des chemins de la
prière. Les conseils et les « résolutions des doutes »
apportent une doctrine spirituelle sûre. Cette synthèse
pédagogique de l'enseignement de Thérèse d'Avila et de Thomas
d'Aquin documente un état de la doctrine spirituelle concernant la
prière et le chemin de l'union à Dieu qu'il sera toujours
intéressant de connaître pour s'y référer. Les familiers
des Exercices spirituels ne seront pas en
terrain inconnu. Une introd. substantielle sur l'A., le Bx Jean de
Jésus-Marie, supérieur des carmes mort en 1615, apporte des
précisions que les érudits apprécieront. - J. Burton s.j.