Voilà un titre qui ne lasse pas d’intriguer : lier la Bible et le sport ? Certes, on peut penser rapidement à la première épître aux Corinthiens (1 Co 9,24-25) qui nous invite à nous entraîner et à prendre le départ d’une course afin de tous remporter la couronne impérissable de la vie éternelle, ou encore au bon combat à mener, mais autrement les références sportives bibliques ne sautent pas aux yeux.
Or, François-Xavier Amherdt, prêtre et théologien, est aussi arbitre de football et déjà auteur d’un livre sur le sport Dieu est arbitre. Le sport comme parabole : c’est donc en fin connaisseur du milieu sportif qu’il nous entraîne dans cette partie qui ne se mène pas à fleurets mouchetés et commence bien par un vigoureux « échauffement ». S’appuyant sur le document Donner le meilleur de soi-même ou les défis du sport à la lumière de l’évangile du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie (2018), ce sont douze chapitres qui s’ouvrent ainsi devant nous comme un « grand Chelem scripturaire et spirituel » (p. 7). Revisitant avec tonicité certains thèmes sportifs tels que le désir de la première place – qui devient un chap. intitulé évangéliquement « les derniers premiers » – ou encore le fair-play, il montre comment les lire à l’aune de la Bible pour nous laisser transformer. La grande force du lien entre Bible et sport demeure évidemment la force du collectif : quelles paroles viennent nous aider dans le combat quotidien à nous entraîner et nous entraider les uns et les autres ? « Un même souffle qui anime la totalité du corps ; un seul Esprit qui abreuve l’ensemble des baptisés ; un état d’esprit semblable qui habite toute la squadra » mais aussi « la valeur des membres individuels pour le profit du corps » (p. 84) sont autant d’éléments mis en valeur selon ce modus vivendi de la foi où tous sont conviés afin de porter du fruit. Les valeurs éducatives du sport sont aussi mises en valeur tant dans le rapport au corps que dans le dépassement auquel il invite afin de nous procurer la joie comme « don à partager avec tous » (p. 114). Un livre surprenant, ne bottant jamais en touche mais faisant bien victorieusement mouche. — I. P. d. L. G.