Lecture pascale des noms divins selon Denys l’Aréopagite
Michel CorbinTeologia - reviewer : André Haquin
L’A. est professeur honoraire de l’Institut Catholique de Paris et professeur invité au Centre Sèvres. Il est entre autres l’éditeur de l’œuvre de St Anselme. Son étude érudite des Noms divins de Denys l’Aréopagite l’amène à prendre ses distances par rapport à la théologie du moine syrien. Celui-ci déclare que le dessein de Jésus est de célébrer la Bonté plus que puissante de la Faiblesse théarchique. Comment alors, se demande M. Corbin, continuer à lire, dans les Noms divins, une métaphysique de la participation des natures finies à une Essence infinie et à mettre entre parenthèses le Mystère pascal ?
Denys garde la théologie trinitaire de Basile de Césarée, consacrée au premier concile de Constantinople (381). Il n’admet pas que l’Esprit saint soit ajouté à la parole où Jésus se dit « un » avec le Père (Jn 10,30) ; il ignore la notion augustinienne d’attributs essentiels communs aux Trois personnes divines. Aussi vaut-il mieux convenir que les Noms de Dieu que rassemble et ordonne le livre de Denys sont d’abord, comme chez Origène, les appellations de Jésus, et comme Jésus est tourné vers le Père d’où il répand l’Esprit sur toute chair, des dénominations valant pour le Père et l’Esprit dont il est inséparable. L’ouvrage ardu de M.C. prend alors une dimension fascinante, aussi rigoureuse que contemplative. — A.H.