Avec ce nouveau volume, une fois encore on découvre un Baudrillart
qui «décortique» la vie de son époque. À côté de ce qui relève de
sa tâche de recteur de l'Institut catholique de Paris, aucun sujet
d'actualité ne lui est étranger, et ses notes révèlent une
véritable «animal politique» qui, s'il était resté laïc, aurait à
coup sûr embrassé une carrière publique nationale ou
internationale. Ainsi le voit exprimer sa méfiance à l'égard de la
politique pacifiste de Briand et sa crainte d'une reprise en force
du nationalisme allemand. L'affaire de l'Action française - si
traumatisante pour la France - retient toute son attention. Proche
de l'épiscopat français de par ses fonctions académiques, il suit
de près l'évolution du mouvement et reconnaît dans cet épiscopat
les partisans et les adversaires de Maurras et de sa doctrine. Ce
qui lui permettra, en trois occasions, de s'en entretenir avec Pie
XI (les 16 avril 1925, et les 6 septembre et 20 octobre 1926). «Que
n'ai-je pris plus jeune l'habitude d'écrire mes notes, comme je le
fais depuis le premier jour de la guerre!». Cette réflexion du 25
octobre 1925, est sans doute l'un des meilleurs encouragements à
lire ce qui constitue un témoignage capital sur les temps qui
suivirent cette Grande guerre. - B.J.