Entré dans l'armée autrichienne avec le grade de capitaine, il en sortit très tôt, dégoûté. Il attaque le système fiscal et monétaire de même que la ferme des impôts, laquelle sera abolie peu après, en 1770. Chef d'un groupe de jeunes réformateurs appelé «la société des poings», il fait écho au groupe des encyclopédistes français. De 1766 à 1786, il exerce plusieurs charges publiques dans le Milanais occupé par l'Autriche avant de devenir échevin républicain de Milan occupé par les Français. Il mourut en 1797 en laissant une énorme correspondance et des Mémoires.
Pendant sa vie publique, il essaya de donner des fondements scientifiques à ses réformes sur la fiscalité, les impôts, les barrières douanières intérieures, la torture pénale, le féodalisme ecclésiastique et la dictature romaine. Devant la décadence économique milanaise, il chercha à redresser son agriculture et son industrie et se montra un précurseur d'Adam Smith. Il prédit la future unité italienne et voulut concilier liberté et autorité, foi et idées nouvelles.
On peut dire qu'aucune des multiples facettes de cette personnalité n'a été négligée dans ce volumineux recueil qui constitue un bilan exhaustif de son oeuvre immense mais trop dispersée dont on espère pour bientôt une édition complète. Le congrès dont ce livre reprend les travaux s'est tenu à Milan en 1997, pour le deuxième centenaire de sa mort. Ses 25 relations se divisent en quatre parties: Verri et l'histoire, le bonheur privé et public, l'écrivain et le mémorialiste, l'économiste et le réformateur. À ces communications, on a jugé bon de joindre l'importante exposition milanaise de 1998 dont il n'existait pas de Guide. Ces deux copieux volumes et leurs auteurs témoignent de l'intérêt porté à Verri en Italie et même à l'étranger, puisqu'un des auteurs est Australien et un autre Japonais. - A. Pighin.