L'A., professeur de sociologie à l'Université de Genève, commence
par s'interroger sur le prophète: une personne qui parle au nom
d'un autre afin de faire percevoir à ses contemporains la
profondeur de ce qu'ils vivent. Les prophètes bibliques parlent au
nom de Dieu, car ils sont doués, nous dit saint Thomas d'Aquin,
d'une connaissance spirituelle qui les introduit dans l'intimité
divine. Les mystiques, comme sainte Thérèse d'Avila, les rejoignent
sur ce point. Plurielle est l'expérience prophétique même si,
depuis le Christ, c'est sur lui qu'elle se fonde. Les apôtres
d'hier l'attestent comme les apparitions d'aujourd'hui:
Paray-le-Monial, Fatima ou Amsterdam déploient leur message propre,
repris dans l'annonce du Jubilé de l'an 2000. Une brève histoire de
la tradition jubilaire manifeste la révélation prophétique
progressive de «la civilisation de l'amour» dont parle le pape.
L'A. en retrace les étapes, des origines à notre époque, en passant
par toutes les crises millénaristes. Jean-Paul II, prophète pour ce
temps, en dit le sens. À nous d'en tirer profit en parcourant ce
petit livre un peu confus, enrichi d'une bibliographie succincte. -
J.R.