Cet ouvrage préfacé avec chaleur par le p. J. Arnould, op, bon
connaisseur en la matière, propose une «Spiritualité en phase avec
les Sciences». Certes, les grands ajustements historiques provoqués
par Galilée et Darwin, pour ne citer que les classiques «affaires»,
ont été raisonnablement apaisés mais restent fragiles aux âges
d'inquiétude fidéiste ou d'arrogance scientiste.
Épistémologiquement, ils ont accordé à la démarche croyante son
site propre et donné à la méthode empirico-déductive des sciences
le cadre de ses limites. Mais ici, l'A. de notre texte (sans, ou
avec peu de notes infra-paginales) offre mieux que cette séparation
des domaines. Peut-être est-ce l'expression «en phase» qui
caractérise ces trois regards proposés. Chrétiens et scientifiques
sont invités mutuellement à se laisser interroger à partir du point
de vue de l'autre, sans confusion ni séparation mais dans une
confiance réciproque et sans a priori où la question que leur pose
la violence du monde en peine de bonheur est entendue. Une création
confiée dans «Le Verbe qui est la Vie» ne peut-elle pas abriter les
hasards et les nécessités de toutes les contingences? Situer les
sagesses et la Sagesse? Tracer un chemin de la violence à la
non-violence: la Parole est-elle un glaive? Bien informée quant aux
avancées scientifiques contemporaines et ouverte à une formulation,
peut-être parfois risquée, de la foi chrétienne, l'A. nous invite à
lire, ou même à relire, les rapports d'analogie qui se tissent
entre ces deux «points de vue». Elle souligne aussi la polysémie
symbolique des mots utilisés de ces deux côtés distincts d'où
l'humanité s'approche de sa propre énigme. Merci à l'A.,
franco-américaine, à l'enfance interculturelle en milieu
interreligieux, diplômée d'Harvard et de la Sorbonne,
correspondante du National Catholic Reporter, actuellement
proche des marginaux et engagée dans le dialogue islamo-chrétien,
pour ce livre enthousiaste et stimulant. - J. Burton sj