Un grand homme vient de nous quitter.

Le père Jean Radermakers était grand par sa simplicité. Il était grand par son érudition. Il était surtout grand par sa tolérance et son ouverture d’esprit.

J’ai eu le grand bonheur de le fréquenter régulièrement lorsque nous avons créé l’Institutum Iudaicum et de me rendre compte de la force de ses convictions et de sa grandeur d’âme.

Je n’oublierai jamais les moments passés ensemble soit à étudier le Midrach sur Béréchith, soit à réfléchir, lors de diverses réunions et colloques sur la meilleure façon de consolider le dialogue judéo-chrétien dans le respect de l’identité de chacun.

Il a consacré sa vie à faire découvrir la Terre Sainte aux pèlerins qui ont trouvé en lui l’homme ressource qui cherche à conjuguer harmonieusement le tourisme et le retour aux sources.

Il a consacré toute sa vie à propager la parole de Dieu dans le respect des uns et des autres et à rapprocher les hommes et les femmes quelles que soient leurs origines ou leurs convictions religieuses. Il a été celui qui a su jeter des ponts entre les fils d’Abraham.

Mais Jean a été surtout l’homme de la fidélité et de l’amour. Il a accompli de façon exemplaire un des Commandements les plus difficiles de la Torah, celui d’honorer ses parents. Malgré son âge avancé et ses multiples occupations, il a entouré sa maman d’amour et d’affection jusqu’à ces derniers jours. Il lui rendait visite chaque jour pour voir si elle ne manquait de rien.

Dans la tradition juive, l’âme est souvent comparée à une bouteille de parfum. La bouteille tombe et se casse. Le parfum se répand par terre et n’existe plus. Mais malgré cela, l’odeur qui s’exhale de ce parfum continue longtemps à remplir l’espace.

Il en est de même de notre frère Jean Radermakers. Il nous a quittés physiquement. Mais il continuera à vivre parmi ceux et celles qu’il a aimés. Il continuera à vivre à travers tous ceux et toutes celles qu’il a inspirés.

Ce n’est que justice de dire qu’il a rempli de son mieux la tâche que le Créateur lui a réservée parmi nous. Selon les Rabbins du Talmud, les bonnes œuvres que nous accomplissons ici-bas, sont pour les âmes, autant d’intercesseurs devant l’Éternel. Notre consolation est de penser que c’est par légions que ceux-ci se sont présentés avec lui devant le Juge Suprême.

Pour tout le bien qu’il a fait sur terre, il est une belle parole biblique qui s’est accomplie certainement pour lui : « Que ta récompense soit complète de la part de l’Éternel, Dieu d’Israël. »

Que son souvenir soit béni. Ame Veamen.