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Amoris laetitia: discernir a la luz de la Palabra de Dios

Marie-Laetitia Calmeyn o.v.
La exhortación apostólica Amoris laetitia invita a entrar en la contemplación de la familia que « la Palabra de Dios pone entre las manos del hombre, de la mujer y de los niños » (AL 29). Este enfoque teologal hace caminar en una visión realista y saludable de las diversas situaciones familiares: la lectura de la Escritura, en sus vericuetos y contradicciones, en referencia al amor de Cristo por su Iglesia, conduce al discernimiento y al acompañamiento.
Palabras clave. - Amoris laetitia, papa Francisco, discernimiento, Palabra de Dios, teología moral.

Dans son exhortation apostolique Amoris laetitia, le pape François exprime la nécessité d’un discernement pastoral approprié pour aborder les diverses situations familiales (AL 79, 242, 298). Il s’agit d’apprendre à reconnaître comment le Seigneur se rend présent non seulement sur les chemins joyeux, lumineux ou glorieux de la vie familiale mais aussi à travers des événements plus douloureux, les échecs, les complexités, les impasses de l’existence (AL 315). Si l’exhortation offre un regard nouveau sur la vie et la vocation de la famille, plus décisive encore est la manière dont s’opère le discernement auquel le Saint-Père convie chacun. En reprenant la parabole des deux maisons, l’une construite sur le sable, l’autre sur le roc (Mt 7, 24-27, AL 8), le pape convoque la liberté chrétienne : comment va-t-elle se situer ? La maison bâtie sur le roc signifie l’édification de l’homme avisé qui écoute la Parole et la met en pratique. Celle qui est bâtie sur le sable risque de s’écrouler. Elle représente l’homme insensé qui a entendu la Parole mais ne l’a pas mise en pratique.

Dès le commencement de l’exhortation et tout au long du texte, l’évêque de Rome enracine sa démarche dans la Parole de Dieu1. Le premier chapitre se présente ainsi comme « une ouverture inspirée par les saintes Écritures qui donne un ton approprié ». C’est, précise-t-il, « de là » qu’il convient de prendre « en considération la situation actuelle des familles en vue de garder les pieds sur terre » (AL 6). Comment comprendre cette affirmation ? Comment reconnaître dans cet enracinement scripturaire « le lieu » à partir duquel il s’avère possible de considérer la situation actuelle des familles ?

C’est notamment à partir du psaume 128 (commenté en AL 8, 14, 15, 23, 24) que François contemple la famille, celle que « la Parole de Dieu met entre les mains de l’homme, de la femme et des enfants » (AL 29). Ce qui caractérise cette prière, c’est qu’elle évoque l’expérience commune du peuple juif. Celle-ci se trouve exprimée dès le premier verset : « Heureux tous ceux qui craignent le Seigneur et marchent selon ses voies ! » (Ps 128,1). La béatitude dont il est question ici ne correspond pas à une visée lointaine. Elle est une promesse qui se réalise à travers l’histoire des générations, dès le commencement de la création jusqu’à aujourd’hui (AL 9). C’est donc dès à présent dans la maison et autour de la table familiale que l’homme peut se conformer au salut de Dieu qui rassemble les générations :

Ton épouse : une vigne fructueuse au cœur de ta maison. Tes fils : des plants d’olivier à l’entour de la table. Voilà de quels biens sera béni l’homme qui craint le Seigneur. Que le Seigneur te bénisse de Sion ! Puisses-tu voir Jérusalem dans le bonheur tous les jours de ta vie, et voir les fils de tes fils ! Paix sur Israël !

(Ps 128,3-6)

Dans la perspective chrétienne, ce psaume unit l’Église à la prière de son Seigneur, à la vie du Christ qui ouvre à l’accomplissement eucharistique de cette expérience familiale (AL 15). C’est pourquoi, à travers sa lecture, le Saint-Père nous invite à entrer dans « la maison », à nous rassembler autour de la table familiale, et c’est ainsi, comme un bon père de famille, qu’il raconte l’histoire à ses enfants (AL 16), qu’il témoigne de l’accomplissement de la promesse. Mais de quelle promesse s’agit-il ? Celle de nous rassembler, non pas en fonction d’un « droit sacramentel » au mariage, à l’eucharistie, etc., mais à partir de la grâce que Dieu fait à chacun dans l’unique sacrifice du Fils : Il nous rend enfants du même Père. Grâce que l’on est appelé à discerner pas à pas et qui se présente comme un bien qui peut être choisi.

Ainsi, à la lumière de la Parole de Dieu, en tant qu’elle nous réfère à l’amour du Christ pour son Église (AL 11, cf. Ep 5,21-33), cet amour qui se réalise autour de la table, dans l’Eucharistie, François nous fait cheminer dans une vision réaliste et salutaire et nous éduque à la contemplation (AL 4) et au discernement (AL 226, 227).

Mais comment la Parole de Dieu nous donne-t-elle d’entendre les « exigences et appels de l’Esprit (…) à travers les événements de l’histoire » (AL 31), à travers les situations que nous rencontrons ? Comment y accédons-nous à « une compréhension plus profonde du mystère du mariage et de la famille » (AL 31) ? Comment cette Parole nous donne-t-elle de découvrir que « l’annonce chrétienne qui concerne la famille est vraiment une bonne nouvelle » (AL 1) ?

Il convient d’entrer d’abord dans cette « contemplation » à laquelle le pape nous appelle. Nous verrons ensuite comment le regard façonné par l’amour de Dieu s’enracine dans le mystère pascal et implique une démarche d’approfondissement du kérygme. Enfin, nous tâcherons de répondre à notre question de départ : comment la Parole de Dieu nous permet-elle de discerner ? Comment éveille-t-elle et éduque-t-elle notre liberté ? De quelle manière l’Écriture éclaire-t-elle les situations difficiles, la réalité vécue ?

I Contemplation et discernement

Sur ce chemin de discernement, le pape nous invite à méditer, à la suite de Marie, « les merveilles de Dieu » (Lc 2,19.51). Car, précise-t-il, « dans le trésor du cœur de Marie, il y a (…) tous les événements de chacune de nos familles, qu’elle garde soigneusement. Voilà pourquoi elle peut nous aider à les interpréter pour reconnaître le message de Dieu dans l’histoire familiale » (AL 30).

« Comment cela peut-il se faire ? » La réponse de Marie après que l’ange lui a annoncé l’incarnation (cf. Lc 1,34) résonne dans notre mémoire biblique et nous resitue à un moment précis de l’histoire du salut. « L’incarnation du Verbe dans une famille humaine à Nazareth touche par sa nouveauté l’histoire du monde. » Cette histoire est la nôtre. C’est pourquoi « nous avons besoin de plonger dans le mystère de la naissance de Jésus, dans le oui de Marie… » (AL 65). Quelque part à Nazareth, cachée aux yeux du monde, seule face au dessein de Dieu sur elle et sur toute l’humanité : telle est l’expérience que Marie fait de Dieu, telle est, selon la suggestion du pape François, l’expérience que chacun est appelé à vivre dans l’épaisseur de son quotidien, à travers chacune des situations qu’il rencontre. Le mystère de la famille chrétienne ne se comprend, en effet, qu’à la lumière de « l’amour infini du Père dans le Christ qui s’est donné jusqu’au bout et qui est vivant parmi nous ». Cet amour se communique par le don de l’Esprit Saint (AL 59) : « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du très haut te couvrira de son ombre » (Lc 1,35). Mais où peut-on lire ce que Notre-Dame a vécu à ce moment-là ? Si le récit de l’annonciation nous donne quelques indications concernant l’attitude de la Vierge, son humilité (Lc 1,38), c’est dans son cantique, dans son Magnificat, qu’apparaît l’œuvre de la Parole divine en elle : « Il a jeté les yeux sur son humble servante. Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse, car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Saint est son nom ». Ensuite nous lisons : « sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Il a déployé la force de son bras… ». Ces versets décrivent comment Marie discerne à l’extérieur d’elle-même ce qu’elle vit au plus profond de son être. La grâce de salut dont elle est bénéficiaire vaut pour tous car, comme le précise le Cantique, elle est « en faveur d’Abraham et de sa postérité à jamais » (cf. Lc 1,46-55). Événement exceptionnel, certes, et que nous sommes, cependant, appelés à vivre chaque jour, puisque l’Église, à l’heure des Vêpres, fait sien ce Magnificat, nous invitant à tressaillir de joie en Dieu notre sauveur, à entrer dans la béatitude promise, à consentir au salut de Dieu (plus profond que l’épreuve du mal) et à confesser ainsi sa miséricorde pour ses enfants. Tel est le discernement auquel le Saint-Père appelle à la lumière de la contemplation. Le cœur de Marie est le lieu à partir duquel il confesse la miséricorde de Dieu qui rejoint chacun et transfigure les relations familiales en bonne nouvelle (AL 1, 177) :

L’alliance d’amour et de fidélité, dont vit la Sainte Famille de Nazareth, illumine le principe qui donne forme à toute famille et la rend capable de mieux affronter les vicissitudes de la vie et de l’histoire. Sur cette base, toute famille, malgré sa faiblesse, peut devenir une lumière dans l’obscurité du monde.

(AL 66)

Fidèle à la tradition ignatienne, François nous invite à entrer dans la « Contemplatio ad amorem » (Exercices spirituels 230-237, AL 94), dans ce regard de Notre-Dame, du baptisé (cf. AL 77) qui, uni au Christ et façonné par l’amour de Dieu, reçoit toutes choses comme venant d’en haut, c’est-à-dire dans l’Esprit Saint. Dans le livret des Exercices spirituels de St Ignace, il est question d’un amour dont la seule cause est le Créateur et Seigneur de toutes choses (ES 184). Cet amour contemplé procure une consolation sans cause, dite laetitia dans la version latine (ES 316). Tout au long de l’exhortation, le pape décrit comment cet amour qu’est l’Esprit Saint (AL 11) anime la vie de famille. C’est pourquoi il faut apprendre à le reconnaître, pour le nommer et le choisir davantage (cf. AL 315) :

Par ce regard, fait de foi et d’amour, de grâce et d’engagement, de famille humaine et de Trinité divine, nous contemplons la famille que la Parole de Dieu remet entre les mains de l’homme, de la femme et des enfants, pour qu’ils forment une communion de personnes, qui soit image de l’union entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint.

(AL 29)

« Comment cela peut-il se faire ? » La question retentit à nouveau dans notre mémoire biblique, non plus seulement dans la bouche de Marie mais dans celle de Nicodème : « En vérité, en vérité », lui avait dit le Seigneur, « à moins de naître d’eau et d’Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. Ce qui est chair est chair, ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ne t’étonne pas, si je t’ai dit : il vous faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit. » Nicodème lui répondit : « Comment cela peut-il se faire ? » Jésus lui dit : « Tu es maître en Israël, et ces choses-là, tu ne les saisis pas ? En vérité, en vérité, je te le dis, nous parlons de ce que nous savons et nous attestons ce que nous avons vu ; mais vous n’accueillez pas notre témoignage » (Jn 3,5-11). Pour renaître d’en haut, il faut accueillir le témoignage de Jésus, cette parole de vérité qui rend libre (Jn 8,32). Le don que Jésus fait de sa vie, son eucharistie est le lieu à partir duquel nous renaissons d’en haut, nous contemplons toutes choses comme venant d’en haut, c’est-à-dire à la lumière de l’amour de Dieu (cf. Col 3,1-4). C’est ainsi que la contemplation accroît le sens de la réalité, en particulier des réalités familiales, et que le discernement devient possible.

II Kérygme et discernement

À plusieurs reprises, le pape François rappelle l’importance d’enraciner le discernement dans le témoignage de Jésus, dans l’Évangile, l’engagement pastoral se vivant dans une dynamique « d’approfondissement du kérygme » (cf. AL 58, 207), ce kérygme qu’il faut, selon ses mots, « faire retentir, à temps et à contre-temps, afin qu’il éclaire le chemin », car « l’amour du Père qui nous soutient et nous promeut, manifesté dans le don total de Jésus-Christ, vivant parmi nous… nous rend capables d’affronter ensemble toutes les tempêtes et toutes les étapes de la vie » (AL 290).

Dans l’encyclique Veritatis splendor, Jean-Paul ii décrivait déjà la façon dont nous pouvons, jusque dans les moments les plus obscurs de notre histoire, contempler la vérité et témoigner à travers nos actes libres de « la splendeur de la vérité ». La vérité dont il est question ne correspond ni à une certitude intellectuelle, ni à un système de valeurs qui offrirait des repères clairs, mais à l’offrande que Jésus fait de lui-même au Père (cf. VS 85-89) : « Le Christ crucifié révèle le sens authentique de la liberté, il le vit en plénitude par le don total de lui-même et il appelle ses disciples à participer à sa liberté même » (VS 85). Dans la même perspective, François explicite comment c’est en s’associant à cette action de grâce, à la mort et à la résurrection du Christ, dans le discernement et l’action pastorale que les chrétiens s’ouvrent à de nouveaux espaces de liberté : « L’Église fait sienne l’attitude du Seigneur Jésus qui, dans un amour sans limite, s’est offert pour chaque personne sans exceptions » (AL 250).

Si les situations difficiles nous donnent d’éprouver une forme d’impuissance, n’est-ce pas en effet pour qu’en Jésus nous puissions nous tourner vers Celui qui est à l’origine de tout bien ? Le Saint-Père insiste sur le fait qu’il ne suffit pas de se référer à la doctrine mais qu’il s’agit plus encore de la transmettre en acte, c’est-à-dire en nous associant à la mort et à la résurrection du Christ. Le kérygme se vit en termes d’intercession et d’action de grâces (AL 57). Je rends grâce au Père qui me donne « de reconnaître le Christ » à travers les personnes que je rencontre. « Cela demande, précise François, une disponibilité gratuite qui permette de valoriser » la dignité de toute personne. « On peut être pleinement présent à l’autre si l’on se donne, sans justification, en oubliant tout ce qu’il y a autour de soi ». Cette mort à soi nous tourne vers l’autre pour qui le Christ a donné sa vie. « Ainsi, l’être aimé mérite toute l’attention ». Nous pouvons alors nous référer à cette parole de Jésus : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » (AL 323). C’est dans cet Esprit qu’Amoris laetitia reprend la parole de St Ignace de Loyola introduisant à la « Contemplatio ad amorem » : « l’amour doit se mettre plus dans les œuvres que dans les paroles » (ES 230, AL 94).

L’acte de foi n’implique pas seulement le fait de se souvenir de ce que l’on croit. Plus profondément, il s’agit d’adhérer à la personne du Christ. C’est ainsi qu’il nous est donné de voir comment cet homme, cette femme, cet enfant, dans telle situation, se laisse assumer ici et maintenant par le Christ mort et ressuscité (pour lui). Être témoin de la Vie qui se donne tout au fond des abîmes suppose que nous nous tournions vers Celui qui est source et maître de la vie. Il n’y a qu’à la lumière de son salut, de sa miséricorde, qu’il s’avère possible de se situer en vérité par rapport au bien. Ainsi est-ce « dans la famille humaine », alors réunie par le Christ, qu’est restituée « l’image et la ressemblance » de la Sainte Trinité (cf. Gn 1,26), mystère d’où jaillit tout amour véritable. Par l’Église, le mariage et la famille reçoivent du Christ la grâce de l’Esprit Saint, pour témoigner de l’Évangile de l’amour de Dieu » (AL 71).

Lorsque l’exhortation dénonce « un idéal théologique trop abstrait » (AL 36), c’est pour nous rappeler à quel point il n’est pas juste d’aborder le mystère comme un idéal, puisqu’il n’y a pas de réalités plus profondes, plus hautes, plus larges, plus longues que le don que le Christ nous fait de sa vie, que l’amour de Dieu pour nous. « Le mystère de la famille chrétienne ne peut pas se comprendre pleinement si ce n’est à la lumière de l’amour infini du Père manifesté dans le Christ qui s’est donné jusqu’au bout et qui est vivant parmi nous » (AL 59). La doctrine morale est salutaire dans la mesure où elle témoigne de cette grâce à travers les réalités concrètes. Car c’est alors qu’elle devient éducative et missionnaire (AL 57), qu’elle ouvre un espace de vie et de cheminement, « un parcours dynamique de développement et d’épanouissement » (AL 37). Ainsi comprend-on comment le pape François commente la loi de l’amour (1 Co 13, AL 90-119), en mettant en lumière le sens de l’accomplissement et de l’intégration de l’existence dans le mystère pascal (AL 48), ce « lieu théologal où l’on peut faire l’expérience de la présence mystique du Seigneur ressuscité » (AL 317) : « c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25)2.

C’est aussi en ce sens qu’il interpelle les moralistes : « L’enseignement de la théologie morale ne devrait pas cesser d’intégrer ces considérations, parce que s’il est vrai qu’il faut préserver l’intégralité de l’enseignement moral de l’Église, on doit toujours mettre un soin particulier à souligner et encourager les valeurs de l’Évangile, surtout la primauté de la charité comme réponse à l’initiative gratuite de l’amour de Dieu » (AL 311). Cet appel fait écho à celui que Jean-Paul ii adressait dans l’encyclique Veritatis splendor :

Les services que les théologiens moralistes sont appelés à rendre à l’heure actuelle sont de première importance, non seulement pour la vie et la mission de l’Église, mais aussi pour la société et la culture humaine. Il leur appartient dans un lien étroit et vital avec la théologie biblique et dogmatique de souligner par leur réflexion scientifique « l’aspect dynamique qui est celui de la réponse que l’homme doit faire à l’appel divin en progressant dans l’amour au sein d’une communauté de salut. Ainsi, la théologie morale acquerra cette dimension spirituelle interne qu’exige le plein développement de l’imago Dei qui se trouve dans l’homme et le progrès spirituel que l’ascétique et la mystique chrétiennes décrivent3 ».

(VS 111)

Amoris laetitia déploie la façon dont la perspective morale se vit dans cette dynamique spirituelle, la manière dont l’homme répond à « l’appel divin en progressant dans l’amour, dans une communauté de salut ». À la suite de Vatican ii, Jean-Paul ii insiste sur le lien étroit avec la théologie biblique et dogmatique. François vit ce lien en enracinant le discernement dans le mystère pascal. C’est en étant interprétée à partir de ce mystère que la Parole de Dieu nous éclaire sur la réalité, sur le petit pas à franchir, sur le bien toujours accessible.

Mais quel type de lecture, d’étude de l’Écriture donne de découvrir cette Parole de Dieu qui fonde et éclaire la réalité, qui fait croître le sens de la réalité, le bon sens ?

III Écriture et discernement

La tentation dénoncée dans l’exhortation et qui consiste à considérer la doctrine comme un « idéal abstrait », c’est-à-dire qui fait abstraction de la réalité qu’est l’évangile, pourrait être liée à une approche thématique de l’Écriture. On se réfère à la Parole de Dieu pour justifier « scripturairement » des thèses en dogmatique ou des positions morales établies. On prendra, par exemple Mt 19,3-64 pour parler de l’unité et de l’indissolubilité du mariage. Cette référence très précieuse doit pouvoir être reçue à la lumière d’une lecture continue des Écritures en tant qu’elle nous éclaire pas à pas sur le sens de l’alliance, de la fidélité, de la grâce, du salut, et cela à travers l’épaisseur humaine. Un des risques de la lecture thématique est en effet de passer à côté du réalisme de la parole de Dieu. C’est pourquoi Amoris laetitia ne se réfère pas seulement de façon ponctuelle à quelques versets bibliques. L’évêque de Rome y commente des péricopes entières à partir desquelles il dégage une logique salutaire qui l’éclaire sur les situations actuelles. Ainsi témoigne-t-il de la façon dont la pastorale familiale est, selon le vœu des pères synodaux, appelée à « se laisser modeler intérieurement et à former les membres de l’Église domestique grâce à la lecture orante et ecclésiale de l’Écriture ». Car « la Parole de Dieu n’est pas seulement une bonne nouvelle pour la vie privée des personnes, mais c’est aussi un critère de jugement et une lumière pour le discernement des différents défis auxquels sont confrontés les époux et les familles » (AL 227). Essayons d’expliciter cette affirmation qui n’est pas anodine.

Tant en sa forme qu’en son contenu, l’Écriture porte en elle les plus grands paradoxes, ces paradoxes qui caractérisent les situations des familles que nous rencontrons. « La Bible abonde en familles, en générations (…) depuis la première page où entre en scène la famille d’Adam et d’Ève, avec leur cortège de violence mais aussi avec la force de la vie qui continue (cf. Gn 4) jusqu’à la dernière page où apparaissent les noces de l’Épouse et de l’Agneau (Ap 21,2.9) » (AL 8). La succession des versets nous invite à découvrir comment la révélation divine n’épargne pas des échecs, de l’épreuve de la limite, des souffrances, du scandale, de la mort, mais s’accomplit à travers ceux-ci.

Si l’approche thématique peut être stimulante, parce qu’elle nourrit de façon plus immédiate notre questionnement, une lecture continue permet davantage au lecteur de se laisser informer par une logique qui le dépasse, celle du salut. Tout en tenant compte des genres littéraires, il est important de réfléchir le passage d’un verset à l’autre, d’une péricope à l’autre, de se confronter à une logique dont on ne perçoit pas forcément à première vue la cohérence historique ou rédactionnelle. Cette épreuve d’incompréhension, d’obscurité, donne au lecteur d’expérimenter la façon dont la promesse s’accomplit. La vérité nous précède. Toujours et déjà cachée dans nos erreurs, enfouie dans notre chair, elle se livre à travers l’épreuve des contingences, à travers cette histoire dont le sens échappe. Telle est la première manifestation réelle de la vérité dans notre rapport à l’Écriture : nous y découvrons notre aveuglement et notre surdité, cette nécessité toujours actuelle de nous conformer au salut. Il est très significatif que l’épreuve du refus qui traverse la Bible demeure un élément d’incompréhension : pourquoi le Seigneur endurcit-il le cœur de Pharaon (cf. Ex 4,21) ? Pourquoi une partie d’Israël ne reconnaît-elle pas le Messie ? Comment saint Paul peut-il présenter ce fait comme faisant partie du dessein de Dieu (Rm 11,25-36) ? Comment comprendre l’endurcissement lorsqu’il touche la vie de l’homme et de la femme, la vie de famille (Mt 19,8) ? La question posée, l’incompréhension éprouvée sont autant de signes de la capacité révélatrice de la Parole de Dieu. L’endurcissement de pharaon, d’Israël, des disciples, de l’homme et de la femme, devient révélateur de notre propre endurcissement. Comme Paul l’affirme dans l’épître aux Romains, cet endurcissement est un mystère. Il nous resitue face au dessein de salut de Dieu, face à sa miséricorde : « car je ne veux pas, frères, vous laisser ignorer ce mystère, de peur que vous ne vous complaisiez en votre sagesse : une partie d’Israël s’est endurcie jusqu’à ce que soit entrée la totalité des nations… » (Rm 11,25). Il y a une logique qui nous dépasse. Reconnaître ce dépassement et l’incompréhension qu’il suscite, c’est accepter d’entrer dans un travail de discernement de plus en plus approfondi, de plus en plus incarné, humble et modeste, dans un discernement salutaire. C’est ainsi, selon les mots du pape François, que la Parole de Dieu « ne se révèle pas comme une séquence de thèses abstraites » mais peut être pour chacun « une compagne de voyage » (AL 22).

Tant à travers sa forme que son contenu, la lecture biblique nous introduit ainsi dans ce mystère de révélation qui intègre notre humanité jusque dans ses errances et ses oublis. Nous y faisons l’expérience d’une mort et d’une résurrection, de la grâce baptismale qui nous habite, à laquelle nous nous abandonnons pour nous laisser informer par l’Esprit de Dieu qui conduit l’histoire. C’est ainsi que l’on découvre comment la « condescendance divine accompagne le chemin de l’homme, par sa grâce elle guérit et transforme le cœur endurci en l’orientant vers son origine, à travers le chemin de la croix » (AL 62).

Si le pape s’attèle à reprendre le contenu des versets bibliques en honorant, à l’aide des méthodes exégétiques, la matérialité du texte5, sa démarche n’en est pas moins contemplative. Comme le rappelle Dei Verbum, le lecteur doit en effet se situer par rapport à ce qui distingue la Bible des autres livres : l’Esprit qui inspire la lettre et qui la porte à son achèvement, l’action de la grâce qui donne aux mots de l’Écriture leur portée véritable6. C’est alors qu’il s’avère possible à chacun de contempler, c’est-à-dire d’intégrer, dans ce travail de lecture et grâce à la foi, toute sa personne. La raison se déploie pleinement, humainement lorsqu’elle intègre l’affectivité, l’imaginaire et les sens. Parce qu’elle mobilise des figures en les référant au mystère de la révélation, la symbolique biblique permet cette intégration de notre humanité. Celle-ci se vit comme une perpétuelle conversion, une circoncision de cœur. C’est ainsi que la conscience, ce jugement de raison qui se vit dans le cœur (c’est-à-dire qui prend sa source au plus profond de notre être) et engage notre humanité, se laisse informer par le mystère de Dieu, par la Parole de vérité et de vie, et qui au fond est « la loi de notre nature ».

L’Eucharistie est le lieu premier de cette intégration dans la foi. « Source et sommet de la vie chrétienne » (LG 11), elle est aussi au principe de l’étude de l’Écriture. Dans l’Eucharistie, le Christ récapitule en lui la création et toute l’histoire (AL 318). L’histoire s’y trouve enrichie de la grâce de Dieu, d’un sens nouveau qui, depuis la mort et la résurrection du Christ, ne cesse de se déployer à travers son corps qui est l’Église (AL 186)7. C’est pourquoi il est décisif de lire les textes bibliques dans la tradition de l’Église, c’est-à-dire aussi en Église. Si la vie, la parole de chacun éclaire notre compréhension du texte, nous pouvons alors découvrir à travers une lecture dialogale et communautaire comment la lettre lue dans l’Esprit intègre la vie de chacun. C’est ce qui permet au pape François, en plus des nombreuses références traditionnelles, d’inclure, dans son commentaire, le lecteur lui-même, la situation des personnes à qui il s’adresse, témoignant ainsi du « Livre » comme étant, selon les mots de Benoît xvi « vraiment la voix du Peuple de Dieu pérégrinant » (VD 52). Ainsi lisons-nous :

Toute la vie de la famille est un « mener paître » miséricordieux. Chacun, avec soin, peint et écrit dans la vie de l’autre : « Notre lettre, c’est vous, une lettre écrite en nos cœurs (…) écrite non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant » (2Co 2,2-3). Chacun est un « pêcheur d’hommes » (Lc 5,5), qui au nom de Jésus jette les filets (cf. Lc 5,5) dans les autres, ou un laboureur qui travaille cette terre fraîche que sont ses proches, en stimulant le meilleur en eux.

(AL 322)

Lorsque je lis l’Écriture en me conformant de toute ma personne à cette vie de foi qui l’anime et qui est aussi la vie de l’Église (il n’y a qu’un seul Esprit), je découvre la réalité qui s’y communique. C’est ainsi par exemple que le rire de Sarah, le sacrifice d’Isaac, le silence de Zacharie, la plainte de Jérémie, le cri de Job, l’événement de l’incarnation, prennent une véritable consistance à mes yeux. L’histoire fait sens, elle m’indique un sens qui me fait entrer dans l’accomplissement des Écritures à la lumière duquel je redécouvre le donné de ma foi.

La question posée n’est pas tant : que lis-tu de toi-même, mais : comment ton Dieu se révèle-t-il ou, selon la demande de Jésus : « Pour vous qui suis-je ? » (Lc 9,20). C’est ainsi que l’exhortation fixe notre regard sur la personne du Christ :

L’exemple de Jésus est un paradigme pour l’Église. Le Fils de Dieu est venu dans le monde au sein d’une famille (…). Il a inauguré sa vie publique sous le signe de Cana, accompli lors d’un banquet des noces (cf. Jn 2,1-11) (…). Il a partagé des moments quotidiens d’amitié avec la famille de Lazare et de ses sœurs (cf. Lc 10,38) et avec la famille de Pierre (cf. Mt 8,14). Il a écouté les pleurs des parents pour leurs enfants, leur rendant la vie (cf. Mc 5,41 ; Lc 7,14-15) et manifestant ainsi la véritable signification de la miséricorde, qui implique les restaurations de l’Alliance (cf. Jean-Paul ii, Dives in misericordia 4). Ceci ressort clairement des rencontres avec la samaritaine (cf. Jn 4,1-30), chez qui la perception du péché se réveille face à l’amour gratuit de Jésus.

(AL 64)

Si ce rapport à l’accomplissement des Écritures, au mystère du Verbe incarné, se prolonge dans notre vie quotidienne, à travers les situations que nous rencontrons, les limites que nous éprouvons, le mal, le péché, la souffrance et la mort, c’est parce que notre lecture eucharistique et ecclésiale nous intègre dans le mystère toujours actuel « de Jésus, dans le oui de Marie à l’annonce de l’ange, lorsque la Parole a été conçue dans son sein ; également dans le oui de Joseph, qui a donné à Jésus son nom et pris en charge Marie ; dans la fête des bergers de la Crèche, dans l’adoration des mages ; dans la fuite en Égypte (…) » (65), dans le mystère de Dieu. Désormais, il n’y a pas un iota de notre histoire qui échappe au regard de Dieu, qui ne se présente pas à nous comme un salut offert sous « les espèces et apparences » du quotidien : les rencontres, les repas, le travail, la fête, le repos, les mariages, les naissances.

La lecture de l’Écriture, en passant par ce qui nous apparaît comme des détours et des contradictions, est une bonne école, non seulement pour apprendre à vivre, à discerner, mais aussi pour apprendre à accompagner. Pas à pas, elle nous permet de percevoir que le fait de nous découvrir dépassés par la logique salutaire est la condition nécessaire pour nous y conformer davantage encore au sein de nos familles et au cœur de notre vie : « l’Esprit te prendra sous son ombre… », cet Esprit Saint qui façonne en nous « un cœur de chair », un cœur patient, attentif, capable de discernement.

Conclusion

Découvrir que la Parole de Dieu a une consistance, qu’elle a une portée réelle et salutaire, c’est découvrir que nous avons une responsabilité. Quelle Parole sommes-nous appelés à prononcer ? Le pape François appelle à « une Parole de vérité et d’espérance » (AL 57), une parole capable d’exprimer le don que le Christ fait de lui-même, ce don que nous discernons dans l’épaisseur du quotidien, au plus profond de notre être et qui s’exprime à travers notre humanité. Lorsque Marie-Madeleine annonce aux disciples que Jésus est ressuscité, c’est à travers ce qu’elle a vu et entendu. De l’épreuve de l’aveuglement et de la surdité, à la vision et à l’écoute, pour ensuite, au rythme des apparitions et de la grâce du salut qui s’y communique, être amené à sentir, à goûter, et à toucher, tel est le chemin d’accès à la réalité que nous offre l’Écriture sainte. C’est pourquoi il importe de percevoir comment l’étude de la Parole de Dieu, en faisant croître ce sens de la réalité qu’est le salut, peut conduire à un juste discernement dans les diverses situations : ce discernement consistera toujours à rendre raison de la manière dont l’homme est appelé à participer à la grâce de Dieu qui lui est offerte.

Comme je le suggérais dans l’introduction, il me semble que le sujet central de l’exhortation est celui de la conversion à laquelle nous appelle l’unique Alliance de Dieu et donc celui du discernement vécu à la lumière de la miséricorde. Comme le rappelait saint Jean-Paul ii, cette miséricorde appelle « à la compréhension envers la faiblesse humaine ». Mais cette « compréhension ne signifie jamais que l’on compromet ou que l’on fausse la mesure du bien et du mal pour l’adapter aux circonstances » (VS 104). Par la communion au mystère de la Rédemption, la Parole de Dieu nous donne de discerner ce bien toujours accessible à l’homme qu’est le salut et d’y consentir pas à pas. Car quelle personne voulons-nous être ? « L’homme dominé par la concupiscence ou bien l’homme racheté par le Christ » (VS 103) ? Ou, pour faire écho à notre introduction : « sur quel sol allons-nous bâtir notre maison » ? Et autour de quelle table allons-nous nous rassembler ? L’écoute de la Parole, sa mise en pratique, nous conduit à construire sur le roc, à ouvrir la porte de notre maison pour rassembler nos familles autour de la table du salut. La question n’est pas tant celle de l’accès aux sacrements, mais celle de témoigner de la façon dont chacun est appelé à répondre au salut qui lui est offert et à cheminer à la lumière de ce salut. « Le Christ nous a rachetés ! Cela signifie : il nous a donné la possibilité de réaliser l’entière vérité de notre être, il a libéré notre liberté » (VS 104). Le pape François explicite la façon dont cette liberté manifeste l’amour de Dieu, sa tendresse, la manière dont elle accueille la vie de l’homme et la chair de Dieu pour que chacun puisse « accompagner, discerner et intégrer » (AL 291).

Index des références bibliques dans Amoris laetitia

Genèse 1,26……71 1,26-27……63 1,27……10 1,27-28……81 1,28……11 2,7……221 2,15……23 2,18-20……12 2,24……9, 13, 190 3,16……19 3,17-19……26 4……8 4,17-22……11 4,25-26……11 5……11 9,7……11 10……11 11,10-32……11 17,2-5……11 17,16……11 25,1-4……11 25,12-17……11 25,19-26……11 28,3……11 35,11……11 36……11 48,3-5……11 Exode 4,22……28 12,26-27……16 13,14……16 20,12……17, 189 20,17……96 34,6……91 Nombres 14,18……91 Deutéronome 6,20-25……16 1 Rois 21……26 2 Maccabées 12,44-45……257 Job 19,13……20 19,17……20 Psaumes 22,4……314 27,10……28 63,9……13 71,9……191 78,3-6……16 127……14 127,1……14 127,2……23 127,3-5……14 128,1-6……8 128,2……23 128,3……14 128,4-5a……15 128,5-6……24 131,2……28 145,4……287 148,12……16 Proverbes 3,11-12……17 6,20-22……17 13,1……17 22,15……17 23,13-14……17 29,17……17 31,10-31……24 Qohélet 7,14……149 Cantique 2,16……12 6,3……12 8,6……255 Sagesse 3,2-3……256 11,23……91 12,2……91 12,15-18 ……91 Siracide 3,3-4……17 3,30……306 14,5-6……101 14,11……149 14,14……149 14,16……129 36,24……12 Isaïe 38,19……287 49,15……28, 179 Jérémie 1,5……168 Daniel 4,24……306 Osée 11,1……28 11,3-4……28 Malachie 2,14……123 2,15-16……123 Matthieu 2,11……30 5,28……319 7,1……308 7,5……104 7,24-27……8 8,14……64 9,2……100 9,9-13……21 10,8……102 10,34-37……18 11,19……289 13,3-9……200 13,31-32……287 13,55……182 14,27……100 15,28……100 18,3-4……18 18,17……297 19,1-12……71 19,3……62 19,3-9……19 19,4……9 19,5……13 19,6……62 19,8……62 20,1-16……25 20,26……98 20,27……98 21,28-31……21 22,1-10……21 22,30……159, 325 22,39……27 23,37……144 25,35……46 25,40……183 28,20……319 Marc 1,10-11……71 1,30-31……21 1,40-45……289 2,16……289 5,22-24……21 5,35-43……21 5,41……64, 100 6,2-3……182 6,34……144 7,8-13……188 7,11-13……17
7,33……289 9,17-27……21 10,1-12……63, 71 10,21……323 10,51……323 12,1-9……21 Luc 1,46-48……171 2,19……30 2,44……182 2,48-50……18 2,51……18, 30 5,5……322 5,10……322 6,35……102 6,37……112, 308 7,11-15……21 7,14-15……64 7,15……258 7,36-50……21, 289 7,50……100 8,21……18 9,59-62……18 10,38……64 12,13-21……26 14,12-14……183 15,8-10……21 15,11-32……21 16,1-31……26 19,1-10……21 19,41……144 22,20……318 23,34……105 Jean 1,9……78 2,1-10……21 2,1-11……64 3,1-21……289 4,1-26……294 4,1-30……64 4,7-26……289 8,1-11……27, 64 11,1-44……21 11,33……144, 254 11,35……144, 254 13,34……27 15,12……306 15,13……27, 102 16,13……3 20,17……255 Actes 2,47……289 7,9……95 17,5……95 18,3……24 20,35……110 Romains 2,15……222 12,21……104 16,5……15 1 Corinthiens 2,9……256 4,12……24 4,18……97 4,19……97 7,5……61, 154 7,7……61, 159 7,14……228 7,25……159 7,29……159 7,29-31……325 7,32……159 8,1b……97 9,12……24 11,17-34……185 11,21-22……185 11,28……186 11,29……186 13,2-3……89 13,4-7……90-119 13,7……91 16,19……15 2 Corinthiens 3,2-3……322 9,7……110 Galates 5,14……306 6,9……104 Éphésiens 4,26……104 4,31……92 5,21……156 5,21-32……63, 71 5,21-33……11 5,22……156 5,28……156 6,4……269 Philippiens 1,23……256 2,4……101 Colossiens 1,16……77 3,21……269 4,15……15 1 Thess. 3,12……134 4,6……154 4,9-10……134 4,11……24 2 Thess. 3,10……24 1 Timothée 4,4……61 6,17……96, 149 Hébreux 13,2……324 13,4……61 Jacques 3,6……112 3,8……112 3,9……112 4,11……112 1 Pierre 2,5……14 3,9……104 4,8……306 5,5……98 1 Jean 2,11……316 3,14……316 4,8……316 4,12……316 4,16……290 Apocalypse 3,20……15, 318 6,9-11……257 19,9……63 21,2……8 21,4……22, 258 21,9……8

Notes de bas de page

  • 1 Voir à la suite de cet article l’index des références bibliques dans Amoris laetitia.

  • 2 Pour nous donner de mieux percevoir cet amour dont nous sommes aimés et que nous sommes appelés à faire nôtre, le pape se réfère, à la suite de saint Thomas, à l’amour des mères qui n’attend rien en retour, mais dont la vie donnée dans la gratuité laisse apparaître l’origine et la finalité de toute vie humaine (AL 102).

  • 3 Congrégation pour l’éducation catholique, La formation théologique des futurs prêtres (22 fév. 1976), n° 100.

  • 4 « Des pharisiens s’approchèrent de lui et lui dirent, pour le mettre à l’épreuve : « Est-il permis de répudier sa femme pour n’importe quel motif ? » Il répondit : « N’avez-vous pas lu que le Créateur, dès l’origine, les fit homme et femme et qu’il a dit : Ainsi donc l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne feront qu’une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Eh bien ! ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer. »

  • 5 François se réfère à la racine des mots, tient compte de la structure du texte, du contexte culturel de sa rédaction, etc.

  • 6 Il importe de lire l’Écriture dans l’Esprit qui la fit rédiger, « en tenant compte de l’unité de toute l’Écriture, eu égard à la Tradition vivante de toute l’Église et à l’analogie de la foi » (DV 12).

  • 7 Selon les mots de Benoît xvi, la « dilatation de la Parole de Dieu dans le temps advient particulièrement dans la célébration eucharistique… Au centre de tout resplendit le Mystère pascal auquel sont liés tous les Mystères du Christ et de l’histoire du salut, qui s’actualisent sacramentellement » (VD 52). Dei Verbum exprime ce lien vital qui unit l’Écriture à l’Eucharistie en parlant de « l’unique tablede la parole de Dieu et du Corps du Christ » (DV 21).

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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