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Parmi des parutions récentes pour la plupart, nous ferons écho à huit ouvrages généraux sur Paul : d’abord des présentations globales de son parcours, dont la première se veut avant tout biographique ; puis deux instruments de travail : un lexique thématique et un guide d’étude progressive ; enfin l’édition de notes de commentaire que rédigea le futur Paul VI.

1. Commençons par une récente biographie de Paul destinée au grand public1. Historiographe, A. Decaux siège à l’Académie française (allusions 59 ; 75). Dans une belle interview (Panorama, janvier 2004, p. 14), il disait : « On n’écrit pas un livre sur Paul comme on le ferait sur Bonaparte, surtout lorsqu’on est soi-même croyant ». Dans sa cinquantaine d’ouvrages figuraient déjà un « Jésus » puis une Bible « raconté(e) aux enfants ». Il aborde ici, pour des adultes, un autre sujet religieux, de taille : saint Paul, auquel il s’est longuement et attentivement intéressé. Non tant pour en exposer la pensée que pour en raconter la vie : A.D. se veut ici « biographe » (220, 225) de « l’avorton de Dieu » ; cf. 1 Co 15,8-9 : « En tout dernier lieu, il [Jésus ressuscité] m’est apparu à moi, l’avorton. Car je suis le plus petit des apôtres… ». Les Actes des Apôtres (dont l’A. connaît les variantes de tradition manuscrite), complétés par des indications des lettres pauliniennes, fournissent la trame du récit. Quand Paul et Luc divergent, c’est, pour l’A., « le texte de l’Apôtre — acteur — qui l’emporte sur le récit du chroniqueur » (315).

A.D. laisse voir une ample connaissance historique du monde gréco-romain et médio-oriental d’alors. Il recourt à des historiens antiques (Flavius Josèphe, …), des géographes (Strabon), des récits de voyages sur les traces de Paul (Renan — cf. 105 — dont il cite le « saint Paul » avec à-propos). Il dispose aussi de ses propres souvenirs et observations : il a lui-même parcouru ces itinéraires ; d’où des confidences personnelles en « je » (37, 38, 116, 119, 168, 179, …), de vivantes évocations d’atmosphères urbaines, de belles descriptions de paysages (64, 105, …). L’A. a consulté nombre de bons spécialistes (cf. sa bibliographie générale puis par chapitres, 316-322). Pour les questions de localisations et de chronologie rédactionnelles (Évangiles, Actes, Lettres), il adopte les positions majoritaires ; à le lire, on les croirait évidentes, alors que ces options ne font quand même pas l’unanimité (cf. 68, 86, 201, 210, 298). Paul avait-il quinze ans quand il monta de Tarse à Jérusalem ? Ce n’est pas sûr au point qu’il faille le répéter p. 30, 32, 35, 41…

Sur la riche base de ses sources, le livre retrace avec vivacité le parcours de Paul, de son enfance à sa mort. Après avoir évoqué sa jeunesse, son éducation et sa venue au christianisme, il nous le fait suivre au rythme de ses trois grands périples missionnaires puis du voyage de captivité, et enfin du séjour à Rome, envisagé comme d’un seul tenant. Nous côtoyons Paul dans la vive présence de ses amis et collaborateurs, de ses interlocuteurs et contradicteurs, des destinataires de ses lettres, des membres des Églises qu’il fonde et de ses opposants, notamment juifs ou judaïsants. Les sites et les contextes sont largement dépeints. Conscient de son talent descriptif et évocateur, l’A. s’y complaît parfois ; il lui arrive aussi de trop s’attarder sur des personnages secondaires (Félix, 264-65). Profitant des Actes et de ses autres sources, A.D. déploie un art indéniable de la mise en scène (96, 175-177 ou 186-187 p. ex.). On apprend bien des choses sur l’histoire des villes où Paul séjourna. Au passage, d’instructifs excursus, p. ex. sur l’iconographie paulinienne (51-52), les conditions d’écriture d’alors et la transmission du texte (85), les voyages maritimes (106) ou par voie de terre (120), la cruauté des flagellations comme Paul en a subies (164-165), etc.

De tout ceci résulte un récit vivant, coloré et attachant, mené d’une belle plume (p. ex. 110-111), malgré l’une ou l’autre préciosité, formule facile, marotte de style, emphase ou même quelques erreurs, généralement mineures : Origène est né vers 185 et non « au 1er siècle » (18) ; de Philippes à Éphèse, comptons bien plus que « cinq jours de marche » (211, n. 3) ; que des grands prêtres « pharisiens » aient entretenu des rapports cordiaux avec Jacques (289), doutons-en ; et, plus sérieusement, ni la tradition ni la grande majorité des spécialistes contemporains ne tiennent Luc pour un « juif pétri d’hellénisme » (158 ; cf. 192) : pétri d’hellénisme, certes, mais plutôt d’origine païenne, probablement de Syrie.

L’A. apprécie Luc ; il lui rend hommage comme historien (205) ; il le revendique ici comme guide principal (250). Ceci ne l’empêche pas de parfois s’écarter des Actes : Paul aveugle n’a pas dû, selon lui, entrer dans Damas guidé par la main (69) ; « il arrive à Luc de prendre ses désirs pour des réalités » (114) ; à propos d’Ac 20,3 : « on ne croit plus guère au ‘complot’ dont Luc fait état » (249). Bien que généralement proche de ses sources, le biographe montre parfois beaucoup d’imagination pour combler leurs silences, qu’il s’agisse du séjour de Paul en « Arabie » (80), de ce qui s’est passé chez les Galates (225-26) ou autour de la collecte pour Jérusalem (235).

Un fil essentiel du récit relie entre eux les conflits de Paul avec les judaïsants excessifs. Ici, A.D. nous semble, plus d’une fois, durcir l’opposition de Pierre et Jacques à Paul, en prêtant aux premiers trop d’étroitesse et d’influence néfaste (p. ex. 91, 215, 223, 231, 254, 269).

Dans la vie apostolique de Paul — dont l’ouvrage met bien en lumière la foi et le courage — l’exposé de sa pensée théologique et pastorale fut capital. Sur la trame biographique, l’A. tisse dès lors des aperçus de la prédication et de la réflexion pauliniennes. C’est le plus souvent en évoquant le séjour de l’Apôtre dans une ville donnée, d’où l’on pense qu’il écrivit telle lettre, que l’ouvrage évoque ses écrits, surtout 1.2 Th, 1.2 Co, Ga et Rm. Les Épîtres et des discours de Paul selon les Actes sont volontiers cités, parfois très généreusement (p. ex. Paul à l’Aréopage, 175-177 ; ou aux Galates, 226-231), dans la version de la TOB, louangée par l’A. (314). Le lecteur bénéficiera donc de contacts directs avec le verbe paulinien. Mais on aimerait plus de précision dans les références (même remarque, de manière générale, pour les auteurs cités). Les extraits reproduits ne sont hélas guère commentés. Même si l’entreprise se veut biographique plutôt qu’exégétique, on regrettera p. ex. qu’ayant cité un long et difficile passage de Ga, l’A. se contente de s’exclamer : « Quelle dialectique ! » (147) ; que sur une formule délicate de 1 Tm il se satisfasse d’une remarque sommaire (153) ; que Rm 1,1-7 n’appelle d’autre éclairage que : « Quel souffle, déjà, dans les premières lignes ! » et « Du grand, du très grand saint Paul » (241) ; que les deux grandes parties de cette Lettre majeure soient assez mal identifiées et caractérisées (245).

En marquant avec souplesse des temps d’arrêt, dans le récit, sur tel ou tel aspect des convictions ou des sentiments de Paul, l’ouvrage donne néanmoins d’approcher sa pensée et sa personnalité humaine et spirituelle, malgré des limites çà et là : p. ex. quant à la nature, mal comprise, de « l’orgueil » de Paul (154, 160, 194) ; la raison, guère rejointe, de tel revirement apparent chez lui (151) ; l’importance, méconnue, de la croix du Christ selon 1 Co ou Ga ; l’interprétation, élémentaire, de la justification par la foi (246-247).

Au centre du livre, huit p. d’illustrations en couleur (iconographie, paysages) visualisent le propos. S’ajouteront encore, en annexes finales : des repères chronologiques ; le martyre de Paul selon une version syriaque d’« Actes de Paul » apocryphes ; la mention des sources ; trois cartes bien utiles pour suivre les périples ; des index (index des noms et des lieux ; on aurait aimé un index des références aux Lettres).

Auparavant, le dernier chapitre, après avoir évoqué la mort de Paul sur base de sources forcément postérieures aux Actes (Clément de Rome, Tertullien, …), offre encore quelques pages sur la postérité de Paul, son influence plus marquée à certaines époques et l’incontournable question sur le « fondateur du christianisme » (300), adéquatement touchée. Dans la finale, d’un beau lyrisme, la référence existentiellement centrale de l’Apôtre à la personne du Christ est un peu éludée : « Nul ne peut nier que Paul ait contribué, plus que tout autre, à l’expansion non pas de la parole de Jésus mais de l’idée qu’il s’en faisait » (301). Quant à la question sibylline : « Est-ce ainsi que je devais affronter, non pas ce grand saint — il ne l’est que réglementairement [que veut dire l’A. ?] —, mais ce grand homme ? » (303), elle ne paraîtra iconoclaste qu’à celui qui n’aurait pas lu tout l’ouvrage : avec humanité et finesse spirituelle, cette belle « vie de saint Paul » (sous-titre) offre de l’Apôtre un portrait sensible, enthousiaste et non édulcoré. Le grand public, croyant ou non, en goûtera le relief ; il en tirera assurément profit.

2. Avant son décès à l’automne 2001, J. Guillet, exégète jésuite de premier plan, écrivain et enseignant à Fribourg, Lyon et Paris, avait eu le temps de terminer, dans la revue Croire aujourd’hui, une série d’articles repris dans un beau petit livre2. L’A. nous y partage, dans une synthèse décantée, un parcours profond et très accessible dans les Actes des apôtres (15-85) puis dans le corpus paulinien (87-179). Une première idée du livre s’esquisse non seulement dans la table des matières, bien détaillée, mais aussi dans la préface cordiale de P. Legavre, sj., reconnaissant ici à son confrère « une écriture qui n’oublie jamais la précision des détails dans l’ampleur du regard posé sur les commencements du christianisme » (7).

De fait, dans chacun des 21 petits chapitres, tous introduits par un extrait (de 2 à 20 lignes) des Actes puis de Paul, l’A. excelle à s’appuyer sûrement sur des données historiques et textuelles pour nous dessiner en même temps un itinéraire intérieur de l’Apôtre. Sans technicité apparente — pas de notes —, l’exégète-théologien enracine sa réflexion dans la lecture de passages bien resitués dans leurs contextes de rédaction et interprétés avec son équilibre coutumier. La physionomie humaine et spirituelle de Paul s’éclaire à l’occasion dans la comparaison avec d’autres figures (Étienne, Pierre, Jean).

Les premiers chapitres débordent en partie ce qu’annonce le titre du livre, mais pour nous donner comme en soubassement une vision suffisamment complète des Actes. Pointant de grands moments du récit, J.G. d’une part en situe bien le propos à la fois comme complémentaire et différent du troisième évangile et d’autre part montre déjà comment Luc, sans y utiliser le langage des Lettres de Paul, en rejoint certaines perspectives essentielles. De même, ensuite, l’A. manifestera des connivences de fond entre l’expérience réfléchie et communiquée par Paul dans ses lettres et des accents des évangiles : l’union de l’Apôtre au Christ mort et ressuscité lui donne de rejoindre son Seigneur d’une façon différente mais non moins réelle que celle des témoins oculaires. Alors que les Actes étaient parcourus plutôt selon des époques ou moments-clés du récit, la deuxième partie, après deux chapitres intitulés « D’où vient Paul ? » et « Où va-t-il ? », — splendide ! —, évoque l’homme des rencontres personnelles et ecclésiales puis dégage des accents majeurs des grandes épîtres (Ph, Ga, Rm, 1.2 Co ; 127-153) avant de conclure sur « Paul et le judaïsme », « Jésus et Paul » et « les Églises des saints et l’Église de Dieu », à l’enseigne de Colossiens.

La simplicité du langage n’enlève rien à la finesse du style, riche de belles tournures telles que : « Suivre le Christ, ce n’est pas chercher à reproduire chacun de ses gestes, c’est les retrouver à leur source et c’est, dans des situations nouvelles, faire éclater leur lumière et leur force » (76). Certaines options de chronologie rédactionnelle prêteront à discussion : les Actes datent-ils vraiment « de la fin du siècle » (p. 85) ? Ep est-elle aussi sûrement « postérieure à la mort de Paul » (p. 144) ? Par ailleurs, on concédera certes que, de Paul, « il est fort difficile de retracer ses itinéraires et de reconstituer ses mouvements sur une carte et un calendrier » (123). Pourtant, une petite carte et un schéma chronologique minimal en appendice eussent aidé le lecteur moyen. De même, un index des principaux passages cités.

À partir d’articles destinés à un large public, ce livre posthume est comme une précieuse confidence d’adieu que nous laisse un exégète très spirituel. L’Apôtre des nations en sera d’autant mieux aimé.

3. De D. Marguerat, professeur de NT à l’Université de Lausanne, scientifique et vulgarisateur apprécié, un ouvrage nous introduit brièvement mais excellemment à des accents majeurs de la pensée de Paul, située dans ses contextes d’élaboration3. D.M. tient compte des Actes pour la biographie de Paul et, pour sa pensée, s’appuie sur les sept Lettres unanimement attribuées à Paul lui-même : choix restrictif mais compréhensible.

Deux chapitres enracinent l’Apôtre dans son milieu d’origine et de formation puis, évoquant le retournement de sa « conversion », en dégagent déjà la portée spirituelle et réflexive pour sa théologie et sa pratique. On démythifie ensuite les prétendus anti-féminisme et anti-judaïsme de Paul (chap. 3 et 4) par des réajustements forts, équilibrés, nuancés, justifiés par la lettre de ses écrits. L’A. esquisse la nouveauté de l’éthique paulinienne et de la fraternité ecclésiale (chap. 5) avant de réexaminer avec justesse, concernant le fondateur du christianisme, le faux dilemme « Paul ou Jésus ? » (chap. 6). La réalité de la justification par la foi est bien mise en lumière, dans une intelligence subtile de la position paulinienne par rapport à la Loi. Au service de ce parcours s’éclairent de grands passages de Ga, 1 Co et Rm surtout. Le développement et le style, pédagogiques, sont marqués de belles formules sans artifice.

Des richesses de la pensée paulinienne restent dans l’ombre, comme p. ex. la dimension trinitaire de l’existence croyante. Le lecteur catholique ne se sentira que fort rarement moins à l’aise. Voilà, en une centaine de pages, une belle petite initiation à Paul, plus que suggestive.

4. J.-M. Poffet, dominicain connu (NRT 123 [2001] 464), dirige actuellement l’École Biblique de Jérusalem. Dans la collection Regards qui l’accueille, les auteurs parlent d’un personnage de l’Écriture qui les inspire particulièrement. Ainsi, pour un large public, cette présentation de Paul4 veut surtout « souligner au fil des lettres ce qui se laisse deviner de l’homme, de l’Apôtre » (153), « sans viser à proposer une synthèse historique et théologique » (7), quitte à ne pas aborder certains textes majeurs (sur le Mystère d’Israël, sur l’Église Corps du Christ, …).

En citant largement les sept lettres unanimement attribuées à l’Apôtre, J.-M.P. nous introduit bien au lien entre les contenus de la prédication apostolique et le chemin d’expérience spirituelle de Paul. Nouant les thèmes retenus, l’A. manifeste au passage des cohérences avec les évangiles (29-31) ou l’AT (102-103). Il éclaire les attitudes de fond de l’Apôtre, aussi parlantes que ses raisonnements.

Au départ, le retournement initial de Paul, envahi par la figure du Christ (I) ; puis la défense de son « évangile » : parfaite gratuité du salut dans le Christ (II) ; la qualité de sa présence humaine et spirituelle à ses interlocuteurs (III) ; la découverte de l’œuvre de Dieu au cœur même de sa blessante faiblesse (IV) ; son éthique de gratuité et de fraternelle communion (V) ; son impatiente espérance de l’éternité, déjà à l’horizon de notre aujourd’hui (VI). Ces six chapitres, dont les dernières lignes récapitulent chaque fois la teneur, débouchent sur un « envoi » où l’A. reprend trois belles images de saint Jean Chrysostome. Ce dernier, grand admirateur de Paul, est plus d’une fois cité dans cet excellent petit livre, clair et profond, nourri d’une forte empathie pour l’Apôtre des Nations.

5. Encore un livre sur saint Paul5 qui vaut le détour ! La réputation de l’A., prêtre de l’Oratoire, professeur d’Écriture sainte à l’Institut Catholique de Paris, n’est plus à faire. On connaît au moins quelques-uns de ses ouvrages : Comment lire un évangile, Saint Marc (Seuil, 1984), L’histoire des évangiles (Cerf, 1987), Jésus-Christ (Flammarion, 1994), La Bible et sa culture (avec Ph. Gruson, DDB, 2000). Le petit volume qu’il publie à présent peut grandement contribuer à réhabiliter Paul aux yeux de nombreux croyants qui ont à son sujet des préventions bien ancrées : hermétique, légaliste, conservateur, misogyne… Sa présentation alerte et originale renouvelle l’approche et séduira maint lecteur réticent dès l’abord. C’est que lire Paul est vraiment remonter aux sources du christianisme ! De plus, ses lettres sont le miroir d’une société en évolution au milieu du monde païen de l’époque, et son écriture varie au cours de sa carrière littéraire. Le centre du message paulinien est Jésus ressuscité. Le livre de M.Q. ne prétend pas tout dire sur saint Paul, mais il tente avec bonheur de faire le point sur la recherche actuelle et d’en exprimer simplement les résultats les plus pertinents.

Nous y trouvons une biographie de l’Apôtre (selon la chronologie de S. Légasse), puis une esquisse sur Corinthe, une étude des procédés pauliniens d’écriture, un chapitre sur Paul et la Loi, un autre sur l’évolution de la pensée de Paul et un dernier sur les écrits « deutéropauliniens » émanant des disciples de l’Apôtre. C’est, pour la plupart, une reprise d’articles ou de conférences que l’A. a recueillis pour en faire un tout cohérent et substantiel. Bref, une introduction de valeur à la vie de Paul et à ses écrits : à lire par ceux qui croient bien connaître les lettres pauliniennes et leur auteur, et surtout par ceux qui ne le connaissent pas ; ils seront conquis !

6. Venons-en à un instrument de travail du genre « lexique théologique » paulinien6. Rien n’est dit de l’A. Celle-ci retient ici cent mots rendant chacun un terme grec déterminé. Ces mots structurent effectivement la pensée paulinienne mais on n’en explicite pas les critères de sélection. Aux vocables prévisibles (Alliance, Grâce, Justice, Loi, Péché…) s’ajoutent opportunément des mots courants, de soi banals, mais que Paul investit spécifiquement : « avoir », « donner », « maintenant », « vouloir »… La longueur des articles (2 à 9 p.) répond généralement à l’importance qualitative du terme, et reflète en partie sa fréquence dans le grec, directement exploitée.

Chaque article s’ouvre sur les références des occurrences du mot, hélas limitées aux sept lettres communément dites authentiques. On exclut 2 Th, Col, Ep et les Pastorales : leur prise en compte eût entraîné, dit-on, une présentation « trop disparate » (7). Cette limitation, acceptable pour certains petits ouvrages (cf. les recensions qui précèdent), handicape celui-ci, à visée plus systématique. Comment p. ex. parler de la femme en excluant Ep 5 ? Du service-ministère (diakonia) sans les Pastorales ? De l’« icône » (eikôn/image) en ignorant Col 1,15 ; 3,10 ? D’« accomplir » (plêroô) en l’absence du « plérôme » (plénitude-accomplissement) d’Ep et Col ? Du « jour » sans « le » jour de la parousie selon 2 Th ou 2 Tm ?

Ceci dit, les références liminaires veulent toutefois offrir aussi « les occurrences des mots de même famille » (16), alors soulignées. C’est partiellement vrai. Pour « donner » (didômi) p. ex., l’A. intègre aussi « don » (dôrea/dôrean ; encore faut-il consulter le grec pour comprendre que les références soulignées renvoient à ces mots-là) mais ignore, outre des composés verbaux, les substantifs grecs de même racine dôrêma (en Rm), doma, dosis (Ph) et dotès (2 Co).

Par ailleurs, en limitant sa base d’enquête aux écrits pauliniens, l’A. risque de trop négliger l’arrière-fond biblique sur lequel Paul s’appuie tout en l’infléchissant selon sa perspective. Des articles comme ceux du Vocabulaire de Théologie Biblique ouvrent, eux, l’horizon permettant d’apprécier, comparativement, les connotations dont Paul enrichit les termes. Curieusement du reste, le VTB ne figure ici ni dans la liste des sigles courants (13), ni dans la bibliographie générale (475).

Comment s’organisent les notices ? Après les références en question vient un paragraphe introductif, dont le genre de contenu varie (beaucoup) : philologie (grec, hébreu, français ; voir p. 43, 297, 300) ; théologie biblique (193) ; culture hellénistique (196) ; citations de commentateurs (245 ; 355) ; ou combinaison de différentes approches. Le corps de l’article cite généreusement les passages pointés. Le principe de ses divisions, avec sous-titres numérotés, fluctue : le plus souvent, au gré des diverses richesses sémantiques et théologiques du mot ; parfois, au fil de textes pauliniens successivement approfondis (p. ex. 82-83, 175-177, 306-307). L’A. l’annonçait : « le développement épouse le rythme, le mouvement de l’argumentation paulinienne, ou obéit au classement qui s’est imposé au fil de l’étude » (8). Les notices permettent un parcours généralement éclairant, encore que l’interprétation des versets cités demanderait parfois une meilleure prise en compte du contexte. L’A. cite volontiers des commentateurs, en se contentant parfois, pour des passages délicats, de juxtaposer leurs opinions diverses (p. ex. pour Rm 1,3.4, p. 212). Il arrive qu’elle cite trop l’avis d’un(e) seul(e) interprète (Jaubert, 208).

Certains articles se complètent d’un court résumé, dégageant assez bien la ligne de force des acceptions pauliniennes du terme. Enfin, après le renvoi à des mots-clés connexes, une bibliographie souvent substantielle termine chaque notice : auteurs francophones ou anglophones presque exclusivement. De même pour la bibliographie générale (473-477). Index utiles en fin de livre.

Malgré sa bonne tenue générale, l’ouvrage présente d’autres limites que celles déjà relevées. En voici trois exemples. Les citations sont massivement prises de la Bible de Jérusalem — traduction de valeur, mais pas très littérale — alors même qu’on se réfère aux occurrences du terme selon le grec. « Pour faciliter le repérage du mot grec étudié ou de l’un de ses dérivés, l’équivalent français est souligné dans les citations » (15). Ceci n’évite pas des distorsions grec/français qui peuvent induire en erreur. Ainsi, à l’art. « chair » (sarx, 72), on cite Ga 4,13-14, en soulignant les mots maladie et corps de la BJ. Or, le souligné de maladie renvoie en fait à l’expression « faiblesse de la chair » du grec (astheneian tou sarkou). Il aurait fallu ajouter entre parenthèses cette traduction littérale ou bien, de manière générale, opter pour une traduction plus proche du grec, telle celle d’Osty, compréhensible tout en respectant ici les occurrences de « chair » : « ma chair était bien malade (…) ; et pour ma chair, qui vous était une épreuve… ». Autres exemples de lacunes sur ce point. À l’art. « avoir » (echô), en citant 1 Co 4,7 (56), « qu’as-tu que tu n’aies reçu ? », il faudrait, pour être cohérent avec le principe énoncé, souligner as-tu et non aies reçu (souligné en fonction d’une insistance ponctuelle). À l’art. « justice » (280), pourquoi, en citant Ph 3,8-9, ne pas y souligner ce mot, ni le troisième démonstratif « celle », qui en traduit une seconde occurrence dans le grec du même v. 9 ?

Revenons à l’art. « chair ». Pour y lire, étonnés, que ce mot « équivaut aussi à ‘esprit’ (2 Co 2,13 et 7,5), comme le suggère la conduite charnelle qui se réfère à des fautes intellectuelles ou ‘spirituelles’ : l’idolâtrie et la haine, l’envie et la jalousie (Ga 5,19-21) » (73). L’argumentation — cf. la première parenthèse — rapproche d’abord « je n’eus pas l’esprit en repos » (2 Co 2,13) de « à notre arrivée, notre chair n’eut aucun repos » (2 Co 7,5) pour conclure sommairement que chair « équivaut à ‘esprit’ ». Ensuite, même si le lecteur avisé pressentira ce que l’A. veut dire en qualifiant de « spirituelles » certaines fautes que Paul dit relever de la conduite « charnelle », l’A. induit une confusion en invoquant ici un passage de Galates précisément bâti sur l’antithèse chair/esprit, comme l’A. le sait pourtant bien : cf. ses références à ces mêmes versets ensuite (74, 75 et 76).

Dernier exemple, d’un autre genre de limite : à l’art. « Jésus » (253-256). Peut-on apprécier la portée de ce nom chez Paul sans rien rappeler du triple récit d’Ac 9,5, 22,8 et 26,15 : « Qui es-tu, Seigneur ? (…) Je suis Jésus que tu persécutes » ? Et conclure, de Ph 2,9, que « le nom au-dessus de tout nom » est celui de Jésus, sans considérer les v. 10.11 : « … afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse (…) et que toute langue proclame que Jésus-Christ est Seigneur… », d’où il ressort que le nom suréminent est celui de Jésus Seigneur (cf. les notes unanimes de la BJ, de la TOB et d’Osty) ?

Ceci dit, l’ouvrage reste globalement plus pertinent que pris en défaut. De la part d’une A. unique, il résulte d’un labeur dont on salue le mérite et la teneur d’ensemble.

7. Signalons, en anglais, un parcours suggestif, bien conçu, et d’une pédagogie active7. Il articule, souvent à bon escient, des éléments-clés de la pensée paulinienne dans une perspective existentielle. L’A., professeur de NT, envisagea son travail pour de grands adolescents — d’où l’approche progressive — puis l’élargit pour des adultes. V.W. part d’une définition — un peu courte — de la théologie comme « un langage intellectuel cherchant à articuler quelque chose de l’ultime dans notre expérience humaine » (7). Pour rejoindre aussi le non-théologien, voire l’incroyant, elle entend manifester l’apport de la pensée paulinienne sur des questions centrales de l’existence humaine et articuler « pensée critique et éthique », « bien penser » et « bien vivre ». D’où de constantes analogies avec notre expérience — réflexions sur notre quotidien, anthropologie et sciences humaines à l’appui — pour exposer la vision paulinienne : philosophiquement parlant déjà, et compte tenu d’une information suffisante sur le contexte culturel et religieux où s’élabora sa réflexion, Paul « fait sens ».

Pour renouveler l’intelligence de termes majeurs : Justification, Loi, Péché et Christ, l’A. propose trois étapes [nous signalons les chapitres] : « Les discussions sur justification (chap. 2) et loi (chap. 3) poseront la base et l’arrière-fond de la pensée paulinienne. Elles se centreront sur les présupposés juifs de la théologie de Paul (chap. 1). En cette matière, la plupart des citations viendront de la Bible hébraïque. La deuxième partie présente plusieurs aspects interconnectés de la compréhension paulinienne du péché (chap. 5) incluant les notions d’esclavage et de mort (chap. 6). La notion de péché selon Paul est nécessairement liée à sa manière de compréhension juive. Mais dans cette discussion sur le péché, Paul laisse aussi voir une certaine préoccupation en commun avec les philosophes gréco-romains. Donc cette section commencera par introduire brièvement au contexte gréco-romain de Paul (chap. 4). La troisième et dernière partie du livre aborde le terme le plus complexe qu’utilise Paul : Christ (chap. 7). Ici, il deviendra évident que Paul a pris dans sa pensée un tournant décisif — qui amorce une certaine redéfinition des termes précédents. Tout au long, nous devrons considérer plusieurs termes liés à la compréhension paulinienne de Christ, p. ex. justification, grâce, foi, espérance, esprit et résurrection (chap. 8-10) » (p. 4).

La Préface (X-XIII) esquisse l’angle d’approche ; l’Introduction (1-7), des difficultés et des profits que présente l’étude de Paul. Chaque chapitre, ensuite, annonce d’abord sa visée et prédispose le lecteur à repérer les grands jalons de l’exposé, qui opère des va-et-vient entre l’information-réflexion sur la pensée paulinienne et l’expérience humaine. Deux exemples : la mentalité d’un Juif en diaspora est appréhendée à partir de l’expérience de minorités dans nos sociétés multiculturelles (14) ; avec la notion biblique d’Alliance, l’A. réfléchit l’engagement du mariage dans la durée (29). Le lecteur est invité à trouver dans sa vie d’autres analogies pour les réflexions et recommandations pauliniennes, et à s’appliquer les questionnements éveillés. D’où les encarts le sollicitant ‘interactivement’. Pour clore chacune des grandes parties, des « summary review » se resituent dans la trajectoire d’ensemble, récapitulent des concepts-clés (cf. le glossaire, 151-54) et, par des « making connexions », proposent des exercices d’applications analogiques par divers biais. Des diagrammes schématisent la pensée. Glossaire, courte bibliographie (ouvrages uniquement en anglais) et deux index.

Le connaisseur de Paul repérera certains raccourcis. L’ensemble le stimulera néanmoins, avec une première partie bien judicieuse et, ensuite, une belle mise en relief de la gratuité du salut offert en Christ, thème central chez Paul, ainsi que de sa dimension communautaire et son bénéfice pour la création rachetée. La notion récurrente de « shalom » désigne ici la plénitude promise au cosmos, en Dieu. La vision dégagée se veut constructive pour toute l’existence.

Relevons cependant des faiblesses de fond, liées. L’A. tend à assimiler théologie et philosophie. Soucieuse d’introduire à la pensée de Paul avant tout, elle nous prévient : « Notre but est plus proche de ce que vous trouveriez dans un cours de philosophie que dans un cours d’histoire » (3). Ou, plus loin : « Toute philosophie ou théologie est (…) une tentative pour décrire ce qu’est le monde et comment se comporter effectivement dans ce monde » (20). L’A. notera pourtant, mais sans en tirer toutes les conséquences : « bien que les réflexions de Paul sur la misère humaine touchent des préoccupations partagées par le monde gréco-romain, il articula sa propre vision en relation directe avec sa foi dans le Dieu d’Israël. Il usa d’une terminologie religieuse plutôt que philosophique » (80). Dans la ‘philosophie-théologie’ très phénoménologique de l’A., une deuxième lacune apparaît : une réduction, parfois, du donné révélé, dont les catégories psycho-sociologiques et les analogies courantes ne peuvent refléter la mesure. Le débat sur la Loi, p. ex., ne décolle guère du binôme autonomie/hétéronomie (chap. 6). Même parlantes, les comparaisons tirées de l’ordinaire restent en-deçà du surcroît expérimenté et réfléchi par Paul.

« Making sense of Paul » : teinté de pragmatisme, le souci excessif du « penser juste » raccourcit ici la vision chrétienne de Paul. C’est aussi dans une conversion profonde de la volonté libre que s’enracinent chez l’Apôtre puissance de vision et formulation chrétienne de la vérité sur l’homme. Symptomatiquement, l’A. abuse des mots « misunderstanding », « misconception » et surtout « misperception » ; le péché est quasi traité comme un défaut de perspective, « a disease of the mind » (53 ; et cf. chap. 5 spécialement). Parallèlement, l’A., dévaluant le repentir et le pardon (56, 57 ; 99) et n’évoquant guère la paternité divine, semble oublier combien la ‘conversion’ de Paul — certes décisive pour l’orientation de sa pensée théologique — rencontra d’abord la personne du Christ et le pardon pour alors refondre sa vision de l’histoire sainte. Ainsi, au seuil du chap. 7 : « Bien qu’il ne serait pas pleinement représentatif de la pensée de Paul de nier que le Christ est une personne, il vous sera utile de penser Christ comme un terme — non une personne — dans le but de comprendre comment Christ fonctionne dans la pensée de Paul » (85). Périlleuse ‘épochè’… Ou, en référence à ce que des philosophes entendaient par ‘conversion’ : « Il serait approprié de décrire l’expérience de Paul comme résultant d’une conversion intellectuelle » (87). Et dans la conclusion : « Centrale dans la pensée de Paul est son insistance sur le fait que tant la perte que le salut de l’humanité sont intégralement liées à la façon dont les hommes pensent. Les maux et maladies de l’humanité ne sont pas le résultat, dans la vision de Paul, d’une défaillance du vouloir humain » (139). Les deux dernières pages relient certes le « penser juste » à l’amour… mais de manière trop brève et trop tardive au regard de la charité éprouvée, vécue et célébrée par Paul.

D’un intérêt substantiel en son genre, dans un anglais accessible, cet ouvrage est porté par une conviction, une organicité et un talent pédagogique dont beaucoup tireront profit, malgré les défauts signalés.

8. Terminons en relevant une excellente initiative : l’Institut Paul VI (Brescia) publie, parmi ses « Quaderni », les notes de commentaire des lettres pauliniennes rédigées par Giambattista Montini8, alors tout jeune prêtre et assistant de la FUCI (Fond. univ. cathol. ital.). Le futur Paul VI remplit, de 1929 à 1933, quatre carnets totalisant 241 p. autographes, en écho à sa lecture continue du corpus paulinien (sauf He), dans l’ordre canonique, de Rm à Phm.

Ici typographiées sur 184 p., ces notes s’arrêtent davantage sur 1 Co (37 p.) et surtout — par rapport à la longueur de l’épître — sur 1 Tm (20 p.) ; elles passent rapidement — seule exception — sur 2 Th (2 p.). Pour chaque lettre, G.-B.M. avance chapitre par chapitre, en se référant aux versets qu’il privilégie. Il suit la Vulgate, à voir des expressions citées en latin ; en même temps, quelques transcriptions du grec (129-130 ; 138 ; 172) le révèlent bien au fait de l’original.

Le commentaire est discursif, largement rédigé, en un style d’une belle venue. Souvent, G.-B.M. articule lui-même ses observations en paragraphes lettrés ou numérotés. Au passage, il ressaisit la concaténation et la cohérence des réflexions pauliniennes par un schéma ou un résumé structuré. Il dégage la portée d’un verset-clé, éclaire le sens de termes et de concepts centraux chez l’Apôtre, en réfléchissant leur polysémie et leurs rapports (Justification, Loi, Péché, …). Pour plusieurs lettres, des réflexions synthétiques sur leur contenu précèdent (2 Co, Ga, Ep, 2 Th, 1 Tm, 2 Tm) et/ou suivent (Rm, 1 Co, Ga, Ep) le commentaire au fil du texte. G.-B.M. sous-titre les lettres, pour en souligner une perspective fondamentale à ses yeux, sans préjudice d’autres accents relevés ailleurs. Par ex. : Ph : « La conversation personnelle » ; Col : « La primauté du Christ » ; 1 Tm : « L’exhortation pastorale ». Pour Rm, 2 Co et Ga : pas de sous-titre, mais, en son lieu, la claire identification d’une thèse principale.

Le commentaire, par ses renvois précis à divers auteurs, manifeste la culture philosophique et théologique de son auteur. Transparaît aussi l’implication de son affectivité spirituelle, par des exclamations enthousiastes (« Quanto grande è la paternità spirituale ! », 100 ; « Che bello ! », 184) ou dramatiques (« O, Paolo, quanta tristezza ! », 172).

Cette édition critique est due à Angelo Maffeis et Renato Papetti. De l’autographe, elle respecte les dispositions en alinéas, les soulignés, etc. L’apparat critique est léger : l’écriture de G.-B.M. est très régulière et lisible : cf. les 16 p. de ses carnets reproduites, intercalées, en fac-similé. Dans une solide présentation (VXXXIV), les éditeurs dégagent, en citant largement G.-B.M., des noyaux thématiques récurrents ou plus approfondis de ces notes, autour de trois axes : le mystère du Christ et la conscience croyante ; la sainteté chrétienne et la conduite morale ; l’unité de l’Église et le ministère apostolique.

Ils annoncent aussi le genre littéraire de ces notes, qui « ne représentent pas une enquête érudite sur le texte biblique. Elles se laissent plutôt guider par le texte lui-même, abordé sans médiations élaborées et saisi dans sa capacité immédiate à communiquer son propre contenu » (XX). Reste qu’en situant ensuite le jeune Montini dans le contexte culturel et exégétique d’alors, on laisse aussi voir combien le futur pape se nourrit de bien des auteurs fréquentés, que l’on considère ses références patristiques (J. Chrysostome, Augustin,…) ou les contemporains qu’il cite, notamment francophones, de Dom C. Marmion ou J. Maritain aux exégètes comme tels (M.-J. Lagrange, F. Prat, etc.). « Cet horizon de pensée, qui cherche à concilier lecture ‘critique’ et lecture ‘traditionnelle’ du texte biblique, est familier à Montini… » (XXIII). Deux index (analytique ; des noms propres) complètent cette publication techniquement soignée.

Cette parution fort opportune intéressera l’étude de l’Écriture et l’histoire de l’Église du XXe s. : d’une part elle révèle comment, chez le jeune Montini, « dans la façon d’aborder le texte, s’entrelacent et se fondent dans l’unité la sensibilité littéraire, la recherche du fondement théologique et la sollicitude de l’Église » (XXIV) ; d’autre part, « il ne sera pas difficile, pour qui aura quelque familiarité avec ce magistère [de Paul VI] de saisir dans le commentaire des lettres pauliniennes d’importantes racines de la pensée de Paul VI » (VI).

Réjouissons-nous d’accéder à ces notes de lecture : réflexives et méditatives, elles révèlent ce qu’a apporté au futur pape Paul VI la fréquentation appliquée et cordiale de l’Apôtre des Nations.

Notes de bas de page

  • 1 Decaux A., L’avorton de Dieu. Une vie de saint Paul, Paris, Perrin/DDB, 2003, 24x16, 333 p., ill., 21.50 €. ISBN 2-262-01481-7 / 2-220-05203-6. Au fil du texte, le lecteur trouvera entre parenthèses le renvoi aux pages des ouvrages analysés.

  • 2 Guillet J., Paul, l’apôtre des nations, Paris, Bayard, 2002, 19x12, 184 p., 13 €. ISBN 2-227-47052-6.

  • 3 Marguerat D., Paul de Tarse, un homme aux prises avec Dieu, Poliez-le-Grand, Éd. du Moulin, 2002, 13x8, 112 p., 11 €. ISBN 2-88469-000-X.

  • 4 Poffet J.-M., Paul de Tarse, coll. Regards, Montrouge, Nouvelle Cité / Prier Témoigner, 1998, 19x11, 160 p. ISBN 2-85313-324-9.

  • 5 Quesnel M., Paul et les commencements du christianisme, Paris, DDB, 2001, 20x13, 149 p., 14.50 €. ISBN 2-220-05014-9. [Cette recension-ci est de J. Radermakers, S.J.]

  • 6 Côté J., Cent mots-clés de la théologie de Paul, Ottawa/Paris, Novalis/Cerf, 2000, 23x15, 503 p., 30 €. ISBN 2-204-06446-7.

  • 7 Wiles V., Making sense of Paul. A basic Introduction to Pauline Theology, Peabody, Hendrickson, 2000, 24x18, XIII+160 p. ISBN 1-56563-117-X.

  • 8 Montini G.-B., San Paolo. Commento alle lettere (1929-1933), coll. Quaderni dell’Istituto, 21, Brescia / Roma, Ist. Paolo VI / Studium, 2003, 24x18, XXXIV-191 p., 20 €. ISBN 88-382-3914-2.

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