La notion de l'être chez Levinas n'est pas métaphysique, c'est «l'essence» souverainement ordonnée au prochain. La continuité-rupture de l'être à l'autrement qu'être est l'articulation classique de la nature à la grâce, exprimée de façon dynamique dans l'ordre de l'agir et de la passion. Cette oeuvre transcendante dans l'homme se présente comme le commandement d'aimer, qui guérit l'égoïsme, justifie la liberté et élève le sujet à l'unicité du don de soi, d'autant plus désintéressé qu'il n'est pas d'abord une initiative personnelle, mais le don souverain d'un mode divin d'existence. La figure de Jésus, Christ et Fils de Dieu, permet de dépasser la dissymétrie intersubjective de Levinas vers l'amour mutuel, qui est la plénitude de la grâce professée dans l'Église