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La Bible d'Alexandrie en français : Vision que vit Isaïe

Philippe Wargnies s.j.

Lectionnaire liturgique et bibles courantes traduisent les textes du prophète Isaïe d’après l’hébreu. Soulignons l’intérêt, ici, d’une traduction d’après le grec de la Septante (lxx), sous un titre reprenant les premiers mots du livre : « Vision, que vit Isaïe fils d’Amôs, qu’il vit... »

I La lxx et sa traduction en français

La lxx est la première et la plus connue des versions grecques de l’Ancien Testament. Elle fut réalisée entre 250 et 150 avant J.-C. environ, en milieu alexandrin, au départ à l’intention des Juifs hellénisés. Elle traduit les livres hébraïques en y insérant quelques chapitres de plus ; elle comporte aussi des livres finalement non retenus dans la bible hébraïque1 ; s’y ajoutèrent encore quelques ouvrages composés directement en grec2. Les livres absents de la bible hébraïque sont dits « deutérocanoniques » par les catholiques et les orthodoxes, qui les incluent dans leurs bibles, à la différence des Églises réformées.

La lxx gagne à être connue. Elle nous rapproche parfois, littéralement, de l’original hébreu3. Importante pour le judaïsme hellénistique, elle est aussi précieuse pour les chrétiens. Son grec, proche de celui du Nouveau Testament, aide à en comprendre la langue ; c’est généralement selon la lxx que le Nouveau cite l’Ancien. Les vieilles versions latines de l’Ancien étant faites sur elle, les commentaires des plus anciens Pères latins en sont indirectement tributaires ; ceux, abondants, des Pères grecs, directement. Prototype pour des traductions dans d’autres langues anciennes, la lxx éclaire les citations qu’offre la littérature ecclésiastique dans ces langues. Elle devint la Bible des chrétiens orientaux de rite byzantin, catholiques ou orthodoxes. Les Psalmi iuxta lxx de la Vulgate donnèrent le Psautier gallican.

Selon Marguerite Harl, initiatrice de l’entreprise où s’inscrit la présente traduction,

la lxx est un texte juif, qui exprime en grec une théologie, une piété, des idées juives : la traduction des mots grecs doit respecter ce large contexte religieux. (…) Il faut traduire « selon le grec », et non « selon l’hébreu », mais en tenant compte du « contexte » hébraïque4.

Par ailleurs, « pour l’historien du christianisme ancien et surtout pour le spécialiste des Pères grecs, la Septante est un point de passage qui introduit au Nouveau Testament et forme, avec celui-ci, le texte de référence pour la plupart des mots exprimant la foi nouvelle5 ». Isaïe est, après les Psaumes, le livre le plus cité dans le Nouveau Testament6, loin devant les autres Prophètes.

En français n’existe à ce jour qu’une traduction complète de la lxx : celle, parue entre 1865 et 1872, de Pierre Giguet7, un polytechnicien bon helléniste8. Version précieuse, déjà. Mais la traduction initiée en 1986 sous la direction de M. Harl est d’un autre ordre : de grande qualité critique, pourvue de riches introductions, notes9 et index. Plusieurs volumes sont parus10, mais pas encore la traduction des grands prophètes. En attendant, le présent ouvrage « marque la première étape d’un itinéraire qui doit conduire à l’entrée d’Isaïe selon la Septante dans la collection “La Bible d’Alexandrie” » (p. 170).

II L’ouvrage Vision que vit Isaïe

Les auteurs du travail11, Alain Le Boulluec et Philippe Le Moigne, sont des spécialistes connus en la matière12. Leur ouvrage se présente en trois temps : d’abord, sans préalable, la traduction des 66 chapitres d’Isaïe (p. 9-145), sans notes ni subdivisions majeures, mais utilement balisée par près de deux cent sous-titres13 ; puis une « Étude » qu’on gagne à parcourir en premier (p. 149-175) ; enfin, de P. Le Moigne, un substantiel index littéraire de 162 noms propres importants dans Isaïe (p. 178-312), un glossaire de 39 noms communs (313-353), puis des indications bibliographiques (355-360) et des tables des entrées (361-366). Parcourons l’ensemble, l’« Étude » nous renseignant sur la nature et l’esprit de la traduction.

1 La traduction

Elle part du texte de la lxx en édition critique : non pas l’édition courante de Rahlfs14, mais celle de la très savante collection de Göttingen15 où, en un volume de 370 pages pour Isaïe, Ziegler considère une multitude d’autres témoins directs ou indirects16.

La traduction se veut précise mais ne se réduit pas au mot à mot. Citons l’« Étude » :

Pour un livre tel que celui d’Isaïe lxx, dont l’auteur possède une remarquable capacité à reformuler le sens de l’original, il nous a semblé qu’une traduction littérale, collant à la structure du grec, ne saurait que médiocrement rendre justice à l’inventivité dans le respect du sens profond dont témoigne constamment l’écrivain hellénophone. En d’autres termes, nous avons préféré nous montrer fidèle à l’esprit du texte plutôt qu’à sa lettre (nous soulignons) — puisque aussi bien il nous a semblé que c’était ce que notre auteur, il y a plus de deux mille ans, avait fait de son côté.

(p. 163)

Et de donner, entre autres exemples :

En Is 60,11 les portes de Jérusalem verront que l’on conduit, lira-t-on, « les rois du triomphe » ; une traduction littérale du grec serait « les rois amenés » ; il nous a semblé judicieux de traduire ce pour quoi l’on amène ces rois, plutôt que de proposer un ajout qui aurait pu être « les rois amenés (comme prisonniers) ».

Le français est fluide tout en respectant au mieux l’ordre des mots dans le grec, quitte à user de tirets d’incise, p. ex. en Is 47,6 : « Moi j’avais donné dans ta main — mais toi tu ne leur as pas donné — la tendresse ». Dans le même esprit, pour honorer le rythme du grec, on n’élude pas l’abondance des kai (« et »), fréquente dans la bible, dût-elle paraître répétitive : « et le droit aura le désert pour séjour, et la justice habitera le Karmèl, etc. » (31,16-17). Les dispositions chiastiques (parallélisme croisé) des membres du grec ont souvent pu être respectées : p. ex., en 59,16, « il les a protégés de son bras // et sur sa miséricorde il s’est appuyé ».

L’« Étude » nous avertit, en s’en expliquant, de la traduction parfois surprenante de certains termes grecs importants. Cinq sont signalés (p. 165-168) :

pneuma est rendu non par « esprit » mais toujours par « souffle », comme en Is 11,4 où la traduction « le souffle de ses lèvres » respecte le parallélisme avec « la parole de sa bouche » ; parthenos, par « jeune femme », un sens que le mot peut avoir à côté de celui, plus ciblé, de « vierge » ; eleos, par « tendresse », certains contextes ne semblant pas présenter une situation « pitoyable » ; psukhè, selon les cas, par « âme » (1,14), « vie » (47,14), voire « estomac »17.

Plus audacieuse est la traduction de doulos, de soi « esclave » ou « serviteur »18. L’hébreu nous a habitués au « serviteur » de Dieu en Isaïe, p. ex. en 42,1 : « Voici mon serviteur que je soutiens… » ou en 49,5 : « lui (Yhwh) qui m’a modelé dès le sein de ma mère pour être son serviteur… », où on a chaque fois le mot ‘ebed. Mais la lxx use respectivement, là, de pais (enfant/serviteur) et doulos. Réservant « serviteur »19 pour pais et voulant éviter un péjoratif « esclave » pour doulos, nos traducteurs recourent à une périphrase :

Dans la lxx d’Isaïe, le mot (doulos) sert principalement à désigner l’état du peuple choisi à l’égard de son Dieu (…)20. Il fallait trouver une traduction qui exprime à la fois certes la supériorité essentielle de Dieu à l’égard de sa créature, mais aussi l’intimité du contact entre eux deux ; nous n’avons trouvé aucun mot français qui rende les deux idées, et nous avons préféré une périphrase : « qui est à »21 (…)22. Là encore, nous avons systématisé cette traduction.

(p. 168)

Ce choix donne un résultat parfois discutable, p. ex. en 56,6 : « et pour les étrangers qui rejoignent le Seigneur pour être à lui (douleuein autôi) et aimer le nom du Seigneur, afin de lui appartenir, d’être à lui, hommes et femmes… ». Le texte rendu par « afin de lui appartenir, d’être à lui, hommes et femmes » dit, littéralement : « pour être à lui comme serviteurs et servantes » (tou einai autôi eis doulous kai doulas). Nos traducteurs sont ici redondants : le sens « qui est à lui » est plutôt exprimé dans le tou einai autôi. Ici, c’est peu dire que « certains termes du grec n’ont pas été rendus de la façon la plus traditionnelle » (p. 165) ! En fait, vu l’absence de notes, la raison de certaines traductions risque d’échapper au lecteur moins averti.

Ceci dit, la traduction proposée est globalement bien fidèle au grec. Un exemple au moins : Is 14,21 (où la lxx diffère de l’hébreu) :

La traduction de La Pléiade, serrant l’hébreu23, donne :

Préparez pour ses fils l’égorgement, à cause de la faute de leurs pères !

Ils ne se lèveront pas pour conquérir la terre et couvrir de villes la face du monde.

La lxx24 :

ἑτοίμασον τὰ τέκνα σου σφαγῆναι ταῖς ἁμαρτίαις τοῦ πατρός σου,

ἳνα μὴ ἀναστῶσι καὶ τὴν γῆν κληρονομήσωσι

καὶ ἐμπλήσωσι τὴν γῆν πολέμων.

P. Giguet traduit :

Prépare tes enfants pour qu’on les égorge en punition du péché de leur père ;

qu’ils ne se relèvent pas, qu’ils n’héritent pas de leur royaume,

qu’ils ne remplissent pas la terre du bruit de leurs batailles.

Nos traducteurs :

Prépare tes enfants pour qu’on les égorge à cause des fautes de ton père,

afin qu’ils ne se lèvent pas, qu’ils n’héritent pas de la terre

et qu’ils n’emplissent pas la terre de guerres.

Qui lit le grec constate que sur plusieurs points nos traducteurs le suivent mieux que Giguet25.

2 L’« Étude »

Avant les pages intitulées « Quelques mots sur l’esprit de notre traduction » (p. 163-168) et « Le texte retenu pour la traduction » (p. 168-170), déjà considérées, l’étude évoque les « différences entre l’hébreu et la lxx » et s’interroge sur la date de composition d’Isaïe et le milieu de son traducteur grec.

Soit un des exemples donnés (p. 149-150) quant aux différences lxx/tm, en Is 54,6 :

La lxx :

Ce n’est pas comme une femme abandonnée et découragée que le Seigneur t’a appelée,

ni comme une femme haïe dès sa jeunesse, dit ton Dieu ;

tm :

Oui, comme une femme délaissée et accablée, Yhwh t’a appelée,

comme la femme de sa jeunesse qui aurait été répudiée, dit ton Dieu26.

Comment expliquer cet écart ? L’auteur avait-il sous les yeux un texte hébraïque tellement différent du nôtre, fixé pour les consonnes à la fin du 1er s. de notre ère ? Pas à ce point, comme le montre le manuscrit d’Isaïe de Qumran, contemporain de la version de la lxx. Selon nos traducteurs, la lxx comprend bien l’hébreu mais ose s’en écarter, mue « par un projet littéraire, ou théologique », le traducteur grec possédant « une vision propre et réfléchie de son œuvre ». Dans ce cas, « il n’a pas souhaité écrire que le Seigneur a considéré son peuple “comme une femme délaissée et accablée”, vision qui lui a paru incompatible avec l’élection divine d’Israël, thème qu’il affectionne particulièrement » (p. 150-151).

La cohérence du texte grec révèle « l’œuvre d’un auteur au sens plein du terme, et non la compilation d’erreurs de copies dans telle ou telle strate de son modèle hébreu ». Il faut « laisser à l’auteur de la lxx la responsabilité de son originalité » (p. 151-152). Juif lettré, il aurait voulu actualiser le message biblique tout en accentuant certains traits théologiques : « jalousie exclusive du Seigneur à l’égard de son peuple Israël, amour indéfectible pour lui, distinction éminente parmi les nations ». Cette évolution n’en reste pas moins biblique.

Pour la date de la traduction, une enquête historico-critique brève mais bien informée (p. 152-157) aboutit « dans les années -140, plutôt à la fin de cette décennie ».

Sur le milieu du traducteur d’Isaïe, la discussion, également dense et érudite (p. 157-162), confirme l’aire égyptienne : peut-être le cercle religieux d’un Grand-Prêtre attaché au temple de Léontopolis (est du Delta), ou le milieu philologiquement pointu des juifs d’Alexandrie27.

3 L’Index et le glossaire

L’index des noms propres offre des notices dans la ligne d’un Dictionnaire encyclopédique de la Bible, mais développées quant à l’usage spécifique de ces noms en Isaïe. Elles sont de qualité28. On y découvre p. ex. l’appellation « Le messager du grand dessein », Megalês boulês angelos, nom donné au fils « qui nous a été donné » en Is 9,6 lxx, là où l’hébreu porte les quatre tournures doubles connues : « Conseiller-merveilleux, etc. ». Isaïe fourmillant de renvois géographiques et historiques, à défaut de notes, on souhaiterait une carte et une chronologie pour les localisations et datations essentielles. Plus réduit que l’index, le glossaire des noms communs n’en est pas moins instructif. Outre leur consultation, la lecture suivie de ces notices peut nous aider à circuler dans le livre.

Conclusion

Cette version française de l’Isaïe grec marque une belle étape dans l’avancée vers « La Bible d’Alexandrie » complète. Même encore dépourvu d’introduction et de notes, l’ouvrage s’avère précieux, en proposant une traduction généralement précise et réfléchie, puis une étude, un glossaire et un index bien utiles. L’ensemble donne accès à une version du texte prophétique importante : celle qui, traduisant l’hébreu tout en osant s’en écarter selon son projet propre, s’inscrit légitimement dans le processus rédactionnel biblique. Le rôle capital de la lxx aux origines de l’Église pousse certains théologiens à reconnaître son inspiration. La question reste débattue29. Concernant Isaïe, en tout cas, les textes du Nouveau Testament, indiscutablement inspirés y compris là où ils reprennent le prophète selon la lxx30, sont redevables à la sagesse divine d’avoir permis, sinon guidé cette version grecque, qu’on gagne donc à connaître. Texte providentiel pour les auteurs néo-testamentaires, l’Isaïe grec nous éclaire aussi sur le judaïsme alexandrin vers le milieu du iie s. av. J.-C.

Pour une exégèse précise, le présent ouvrage ne dispense pas d’un recours à la lxx elle-même. Mais il facilite déjà bien une comparaison fructueuse avec le texte de nos bibles basées sur l’hébreu et nous permet de mieux tenir compte du contexte, dans la lxx, des versets d’Isaïe cités par les rédacteurs chrétiens. Saluons donc ce beau travail.

Notes de bas de page

  • * A. Le Boulluec, P. Le Moigne, Vision que vit Isaïe. Traduction du texte du prophète Isaïe selon la Septante. Index littéraire des noms propres et glossaire de P. Le Moigne, coll. La Bible d’Alexandrie, Paris, Cerf, 2014, 14×20, 368 p., 30 €, ISBN 978-2-204-10308-4.

  • 1 P. ex. le Siracide (ou Ecclésiastique), écrit en hébreu vers 185 avant J.-C. par un certain Jésus Ben Sirach, mais qui nous est parvenu dans la version grecque réalisée par son petit-fils après 132 av. J.-C.

  • 2 P. ex. le livre de la Sagesse, le plus tardif.

  • 3 Original dont la vocalisation, cruciale pour le sens mais d’abord orale, non notée, restait relativement sujette à options. Or, manifestement, pour certains versets obscurs de notre texte hébraïque, désormais vocalisé, le traducteur grec soit avait sous les yeux un meilleur témoin textuel, soit a compris l’hébreu selon une tradition de vocalisation et/ou une découpe consonantique meilleures : dans ces cas, la lxx — surtout si d’autres témoins la confirment (version samaritaine, Qumran…) — peut suggérer une correction de notre texte hébraïque qui en clarifie le sens. Ceci dit, elle peut s’éloigner de l’hébreu soit erronément (en confondant deux consonnes hébraïques graphiquement proches, en comprenant mal un vocable rare, etc.), soit délibérément, en le transformant pour des raisons littéraires ou théologiques, ou sous des influences targumiques, etc.

  • 4 « Avant-propos », dans M. Harl (dir.), La Bible d’Alexandrie, 1. La Genèse, Paris, Cerf, 1986, p. 11.

  • 5 Ibid., p. 9.

  • 6 Selon les index du GNT, 66 fois, notamment par Paul. On compte aussi quelque 350 allusions à Isaïe dans le NT.

  • 7 La Sainte Bible. Trad. de l’Ancien Testament d’après Les Septante et du Nouveau Testament d’après le texte grec, par P. Giguet, Paris, 1865 (pour le tome I). Cette traduction est disponible sur internet.

  • 8 Aussi traducteur d’Homère et d’Hérodote. Par ailleurs, on nous signale (n. 40, p. 175), une traduction française de l’Isaïe grec presque complet dans les volumes 275, 295 et 315 des Sources chrétiennes consacrés au Commentaire de Théodoret de Cyr ; mais ce dernier porte sur un texte grec parfois différent, et rendu dans un français « adapté au sens que veut lui donner l’interprète antique, témoin de la réception chrétienne du livre prophétique ».

  • 9 Ces notes précisent le sens des mots employés par le traducteur grec eu égard à la langue de son temps ; elles comparent la lxx et le texte hébraïque massorétique (tm) ; enfin, elles signalent les principales interprétations juives et chrétiennes proposées par les auteurs anciens à partir du texte grec.

  • 10 Sont parus à ce jour, de 1986 à 2012, 17 vol. offrant les traductions (ici rangées selon l’ordre de la bible grecque) : du Pentateuque (Gn, Ex, Lv, Nb, Dt) ; de Josué, Juges, Ruth, 1 Règnes (= 1 Sm), 2 Esdras (= Esd-Ne), Esther, 3 Maccabées ; Proverbes, Ecclésiaste ; de dix des « Douze prophètes » (Os, Jl, Ab, Jon, Na, Ha, So, Ag, Za, Ml) ; de Baruch, Lamentations et de la Lettre de Jérémie.

  • 11 Nous en parlerons désormais comme « nos traducteurs ».

  • 12 A. Le Boulluec, directeur d’études émérite à l’École pratique des Hautes études, a beaucoup publié dans le champ du christianisme antique ; il a contribué à la traduction de l’Exode, et collabore à celle de Michée. P. Le Moigne, Maître de conférences de langue et de littérature grecques à l’Université de Montpellier III, a notamment coédité les Actes d’un colloque de 2002 sur « L’apport de la Septante aux études sur l’Antiquité » ; il a collaboré à la traduction d’Osée.

  • 13 187 sous-titres clairs, brefs (p. ex. « Les nations piétinées », Is 63,1-6), parfois un peu moins (« Prière d’action de grâce et guérison d’Ezéchias », 38,9-22) ou détaillés au besoin (« Le Seigneur Sabbaoth, le seul consolateur de Jérusalem, éloigne d’elle “la coupe de la chute” », 51,9-23). Ils sont assez précis, quitte à n’embrasser que quelques versets si nécessaire (p. ex. « Le secours de la loi » puis « De l’angoisse à l’espérance » pour 8,17-20 puis 21-22). Pour les chap. 13 à 23 s’ajoutent, en capitales, sept sous-titres du genre « Oracle contre Babylone », « contre Moab », etc.

  • 14 Datant de 1935 et que la Bible d’Alexandrie utilise principalement pour la traduction du Pentateuque.

  • 15 En 67 volumes publiés entre 1931 et 2006. Isaïe est le vol. xiv (1939, 19833).

  • 16 Sans que le texte établi par Ziegler diffère trop souvent de celui de Rahlfs, fréquenté par l’hellénisant ordinaire. P. ex., sur les 15 versets du « quatrième chant du Serviteur » (Is 53,13-54,12), Ziegler diffère une fois de Rahlfs : en 53,2, où il lit aneteile men, « il s’est levé », plutôt que anêggeilamen, « nous l’avons annoncé ». Nos traducteurs signalent (p. 169-170) les six cas où ils se sont eux-mêmes éloignés de Ziegler.

  • 17 Un sens possible, retenu p. ex. en 5,14 : « et l’Hadès a élargi son estomac (tên psukhên autou) et ouvert sa bouche… ».

  • 18 Paul, p. ex., se l’applique, humblement mais non servilement : « Paul, serviteur du Christ Jésus » (Rm 1,1).

  • 19 Et lisant donc, en Is 42,1 lxx : « Jacob, mon serviteur, je prendrai soin de lui… »

  • 20 Ici sont donnés en exemple Is 48,20 : « Le Seigneur a délivré son doulos, Jacob » et 49,3 : « Toi, tu es mon doulos, Israël, et en toi je me suis glorifié ».

  • 21 Nous soulignons.

  • 22 D’où, pour ces exemples : « Le Seigneur a délivré celui qui est à lui, Jacob » et « Toi, tu es à moi, Israël, et en toi je serai glorifié ».

  • 23 Nos auteurs, p. 149, rapportent ainsi le texte hébreu : « Préparez le massacre de ses fils pour la faute de leur père » etc., en retenant « leur père » au singulier, selon une variante secondaire.

  • 24 Texte de Ziegler. Rahlfs porte poleôn (« de villes », comme selon l’hébreu), Ziegler polemôn (« de guerres »). Giguet devait aussi avoir sous les yeux polemôn.

  • 25 En n’ajoutant pas « en punition de » ; en gardant le pluriel « des fautes », puis la 2e personne du singulier « ton père » (mais là, Giguet a sous les yeux la variante grecque patros autôn, « leur père ») ; en disant « afin que » (hina) puis « et que » (kai) ; en traduisant chaque fois tên gên par « la terre » ; et en ne glosant pas par « du bruit de leurs ».

  • 26 Nos auteurs citent ici l’hébreu selon la bj (et d’accord avec Segond : « Comme une épouse de la jeunesse qui a été répudiée »). C’est une option, car les autres traducteurs comprennent différemment le second stique de l’hébreu, en y lisant le comme un interrogatif : « la femme de la jeunesse, peut-on la dédaigner ? » (Osty, et dans ce sens aussi, la tob, La Pléiade, la traduction liturgique, l’interlinéaire hébreu-français…).

  • 27 Sur ces questions, nos traducteurs évitent d’opposer les explications « qui font appel soit à la logique propre de la transposition du sens, soit à l’actualisation des prophéties », compatibles « si l’on admet une communauté d’intérêt entre Alexandrie et Léontopolis (…), et si l’on considère que la traduction d’un livre d’oracles tels que les prophéties d’Isaïe ne pouvait manquer d’avoir, en une période troublée, une visée politique, au sens large du terme, s’ajoutant aux motifs religieux ».

  • 28 Au-delà d’erreurs minimes. P. ex., pour « Abraam », la notice peut laisser croire qu’Abraam/Abraham est le nom du patriarche dès Gn 12, alors qu’avant Gn 17,5, c’est encore Abram (avec un seul alpha dans le grec).

  • 29 Cf. L. Alonso-Schökel, La Parole inspirée, Lectio Divina 64, Paris, Cerf, 1971, p. 259-262.

  • 30 Cf. notamment sur la mission d’endurcissement du prophète, l’oracle de l’Emmanuel, les chants du Serviteur, l’accès des nations au salut, la paix messianique.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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