Vivimos en un mundo en el que los términos de « utilidad », de « instrumentalidad », de « dinero », son reyes. Tenemos que encontrar de nuevo un contacto más inmediato, más gratuito con las palabras y las cosas. Los poetas pueden ayudarnos a acceder a lo real. Como la experiencia descrita por Paul Éluard en su poema « para vivir aquí ». Él nos lleva a la consumación del mundo en el acto creador, por la metáfora del fuego que transmuta.
« Nous avons besoin de poésie comme de pain », disait Simone Weil. Nous vivons en effet dans un monde où les mots d’« utilité », d’« instrumentalité », d’« argent », sont rois. Il nous faut retrouver un contact plus immédiat, plus gratuit avec les mots et les choses. Les poètes peuvent nous aider à accéder au réel. Ainsi, l’expérience décrite par Paul Éluard dans son poème « Pour vivre ici ». Il nous entraîne à la consumation du monde dans l’acte créateur qui le transforme.
Pour vivre ici
Je fis un feu, l’azur m’ayant abandonné,
Un feu pour être son ami,
Un feu pour m’introduire dans la nuit d’hiver,
Un feu pour vivre mieux.
Je lui donnai ce que le jour m’avait donné :
Les forêts, les buissons, les champs de blé, les vignes,
Les nids et leurs oiseaux, les maisons et leurs clés,
Les insectes, les…