En 1942, alors que se multipliaient les signes avant-coureurs de l'extermination de la communauté israélite des Pays-Bas, une jeune juive de 27 ans écrivait dans une chambrette d'Amsterdam: «Ce que je vis intérieurement, et qui n'est pas seulement de moi, je n'ai pas le droit de le garder pour moi seule.» Cette prise de conscience lui avait paru si décisive qu'elle s'est mise à en rendre compte par écrit, en rédigeant un journal personnel (resté inconnu pendant un demi-siècle) où elle retrace l'itinéraire spirituel qu'elle a parcouru jusqu'à sa déportation vers Auschwitz. Élevée en dehors de toute tradition religieuse et confessionnelle, elle découvre peu à peu, grâce à l'influence d'un thérapeute disciple de Jung, sa vocation à livrer sa vie en témoin de Dieu et de son amour universel.