C’est à une méditation sur le mal que nous sommes conviés ici par l’évêque émérite de Lille qui continue à partager pleinement la vie de ses contemporains en rendant des services pastoraux en Anjou. C’est donc la réflexion partagée d’un pasteur qui s’offre ici, en trois parties : la première de constat sur notre situation actuelle, les drames qui la traversent et leurs liens au mal, la deuxième plus biblique en nous présentant Jésus face au mal et une troisième plus ecclésiale et sociétale pourrait-on ajouter pour tracer quelques lignes d’action et d’horizon pour chaque chrétien.

Peut-être pourrions-nous être un peu déçus par la première partie, nous disant qu’elle mériterait plus d’être complétée par des considérations d’ordre sociologique plus précises, mais ce serait oublier que nous sommes ici volontairement dans une « méditation » plus que dans un travail directement universitaire : retenons-en que les crises actuelles nous donnent à voir le mal à l’œuvre en notre monde et que c’est là que nous pouvons jeter un regard renouvelé sur le Christ puisque « Jésus est venu marcher dans l’histoire avec son peuple pour vaincre le Mal dont les siens se faisaient complices et pour élargir les lumières de la foi aux dimensions de l’Esprit de Dieu » (p. 50). La dernière partie sonne avec une acuité particulière dans tous les scandales dont nous entendons parler, proposant « que l’Église soit sainte non comme une plénitude possédée, mais comme une vocation vulnérable qu’elle affronte en promesse de fidélité » (p. 79) : une invitation vivifiante à un regard renouvelé. — I.P.d.L.G.