La vie de Bernanos est nourrie de spiritualité (chap. 1). Son oeuvre est marquée par le dogme de la communion des saints. Par elle, l'humanité, y compris dans sa dimension transgénérationnelle, est constituée en corps mystique où se joue le salut, inattendu, dans lequel la souffrance des uns peut contribuer à la rédemption des autres. Benoit dévoile l'hypotexte évangélique de la narration chez Bernanos (chap. 7) et montre comment la structure narrative est en relation avec la théologie (chap. 2). La littérature bernanosienne jette une lumière sombre sur l'enfance blessée, la tentation du désespoir devant le mal, et surtout la compassion dont nombre de ses personnages ont le génie. Les chap. 3 et 4 conduisent le lecteur dans une éblouissante découverte de la mystique vivant au-delà de la diégèse dans Sous le soleil de Satan. Ce parcours ouvre à l'étude d'un élément récurrent : le don de la connaissance de la vie intérieure d'un personnage (chap. 5). Le chap. 6, magistral sommet de cet essai, découvre une théologie de l'instant dans la chronologie des romans bernanosiens. Suivent une étude de la correspondance de l'écrivain exilé au Brésil (chap. 8) et quelques remarques sur l'oeuvre de Mauriac (chap. 9).
Cette lecture, parfois exigeante, passionnante et bien écrite, ne nécessite pas d'être spécialiste de la théorie littéraire, mais elle ravira le lecteur averti. - D. Joseph f.s.j.