À l'heure des préoccupations pour la « nature », de
l'hésitation sociétale invasive à propos de la « nature »
de la différence sexuelle, de l'horizon « sans visage »
de l'homme augmenté… à l'heure de tous les « trans », il
n'est pas inutile de méditer la position du philosophe allemand
Robert Spaemann (1927). Le caractère oral des textes ici édités
(conférences délivrées à la chaire Card. Mercier, Louvain-la-Neuve,
2002) en rend la lecture plus aisée. Dans son oeuvre aux nombreux
titres, les questions d'éthique, mais aussi d'écologie, témoignent
de cette réflexion où la « personne » signe son
« émergence » de la « nature », sans la réduire
au choix d'une liberté sans racines, autosuffisante ou la laissant
immergée dans son animalité. En 2006, il a participé à la réunion
de philosophes et de scientifiques organisée par le pape
Benoît xvi au sujet de l'évolution. Sur ce point de vue,
son livre Les personnes : essai sur la différence
entre « quelque chose » et
« quelqu'un » (1996) est l'un des plus
importants. Celui mentionné ici devrait être inscrit dans toute
bibliographie des cours d'éthique et, plus spécifiquement,
d'éthique écologique. Il s'agit des fondements de la dignité des
personnes. - J. Burton s.j.