Marcel Moré, Jean Daniélou et Louis Massignon : voilà bien
3 personnalités contrastées. Pourtant, au lendemain de la
Seconde guerre mondiale, ils se lancent dans la publication d'une
coll. de cahiers paraissant à intervalles plus ou moins
réguliers, Dieu vivant. Fortement inspirée par
une visée eschatologique du christianisme, elle accueillit des
signatures de tous - ou presque - les horizons de pensée de
l'époque, chrétiens ou non. Elle fut aussi un lieu de rencontre de
toute espèce de problématiques, aussi bien l'existentialisme
ambiant que les dialogues oecuméniques et interreligieux, et en
lien étroit avec d'autres revues,
comme Esprit, Les Temps
modernes et Critique. Elle fut un organe
majeur de ce qu'on a appelé la « nouvelle théologie ».
Ajoutons à cela que Dieu vivant fut comme un
« père » pour d'autres publications : Les
quatre fleuves ou Communio.Signé par un
auteur dont la minutie n'est plus à rappeler, ce livre se lit avec
passion, car il est une excellente porte d'entrée de tout le
bouillonnement intellectuel qui précéda Vatican II. - B.J.