Sous cette magnifique question est repris l'essentiel d'une thèse
doctorale en théologie présentée à la Faculté de théologie
protestante de Montpellier (et publiée en français à Berne en
2005). Un siècle après Hildegarde de Bingen, en même temps
qu'Hadewijch d'Anvers, cinquante ans avant Eckhart, des femmes
commencent à écrire dans leur propre langue leur expérience
spirituelle. La lumière fluente de la Divinité de Mechthild
développe «une forme de suivance qui intègre le sentiment d'absence
de Dieu» (11). Notre petit ouvrage commence par situer la vie et
l'oeuvre de la mystique, puis tâche de suivre les réponses qu'elle
formule à l'interrogation initiale, d'abord dans les catégories de
la poésie courtoise (l'extase est rencontre secrète de deux
amants), puis en s'enfonçant dans le sentiment d'absence de Dieu, à
l'aide de la fidélité et de la persévérance (l'«éloignance» se
nomme encore «amour abaissant») - or, «c'est dans cet abîme
existentiel que l'âme est au plus profondément unie à Dieu» et le
Bien-Aimé, présent dans son absence même. Une courte bibliographie
permet d'aller plus loin. - N. Hausman scm