Vatican II (1962-65) a été un grand événement, «une nouvelle
Pentecôte»,disait Jean XXIII, «un printemps inespéré», avec trois
buts: développer la foi catholique, rénover la vie chrétienne et
adapter la discipline ecclésiastique. Ces IXe Journées
augustiniennes ont voulu se centrer sur cet événement capital. Sept
de ces neuf orateurs sont des augustiniens. L.M. de San Marín,
augustin, parle des «Papes du concile» et du déroulement de
celui-ci. On apprend que Pie XI et Pie XII avaient déjà songé à un
concile, mais c'est Jean XXIII qui l'a commencé malgré l'opposition
de son entourage. - C. Martín traite du «nouveau visage de
l'Église» après Gaudium et spes. On découvre une Église plus
pauvre, peuple sacerdotal, prophétique et charismatique en route
vers le Royaume de Dieu. - P. Langa Aguilar présente «les défis
oecuméniques» de Dignitatis humanae et de la liberté religieuse. R.
Sala explique un des legs de Gaudium et spes, à savoir l'option
préférentielle de l'Église pour les pauvres. On a accusé cette
constitution d'optimisme ingénu et dépassé; or elle donne une
espérance aux pauvres et un critère de crédibilité à l'Église. -
P.L. Moráis évalue la vie religieuse 40 ans après le concile. -
J.A. Maestro scrute «la présence d'Augustin à Vatican II». Il
signale les thèmes augustiniens présents dans les textes, tels le
Maître intérieur, le souci d'un visage plus aimable de l'Église, la
recherche de la vérité, la Cité de Dieu en lutte contre celle du
mal, la collaboration entre l'Église et les États, etc.
J.M. Sánchez fait le bilan de Dei verbum: ce texte a libéré la
théologie de son corset idéologique pour repartir de l'Écriture. -
J.M. Laboa explique «la réception du concile par l'Église
espagnole». Il reconnaît que le pluralisme prôné par le concile a
d'abord provoqué une crise dans un pays à la foi monolithique. Mais
peu à peu est apparue une vitalité étonnante, une réflexion
théologique intense, des initiatives apostoliques surprenantes. -
A. Iturbe esquisse rapidement «l'historique du concile» en en
soulignant quelques points importants. Les Espagnols, avec les
Italiens et les Sud-Américains ont été parmi les éléments
conservateurs qui freinèrent Vatican II. L'A. se rappelle qu'en
1999 le cardinal Martini avait souhaité un nouveau concile pour
affronter les questions épineuses: une vraie collégialité
épiscopale, la promotion de la justice, une révision de la morale
sexuelle, la liberté du célibat sacerdotal, l'admission des femmes
au sacerdoce, la démocratisation de l'Église.
Est-ce que l'Esprit va de nouveau souffler en tempête sur cette
Église? Tel a été le climat ouvert, audacieux et chargé d'espoir de
ces Journées augustiniennes. - B. Clarot sj