Ce livre, traduit en espagnol et en néerlandais, invite à redécouvrir le message d’Humanae vitae. Il suit en cela le conseil d’Amoris laetitia 82 et 222. L’A., médecin et théologien, relit l’encyclique en déployant d’abord ce qu’est la vérité de l’amour : l’amour comme attrait et l’amour d’amitié conduisent à l’amour conjugal qui est donation totale de soi. Les deux premiers chap. sont consacrés à l’amour comme fundamentum. La personne (chap. 2) en son corps sexué se donne et se possède ainsi librement. L’intégration de ces polarités se vit dans la chasteté. Le chap. 3 rappelle les aspects naturels et sacramentels du mariage. Ces réflexions aident à entrer dans le vif du sujet (chap. 4) : le sens de l’acte conjugal, la vérité du don de soi, l’amour et la responsabilité. On lira attentivement ce qui différencie la contraception de la continence périodique. N’est-ce pas le point le plus difficile à comprendre ?

Le commentaire insiste bien à propos sur la responsabilité humaine face à notre nature, face à Dieu, face au conjoint, face à l’enfant à naître. Cette insistance permet de mieux saisir une radicale différence anthropologique entre diverses manières de considérer la double signification de l’acte conjugal. Un « questions-réponses » compose le chap. 5 et rencontre les principales objections faites au message prophétique de Paul vi. Ce genre littéraire différent du reste du livre permet cependant une clarification des notions. Il a certainement un rôle pastoral. Le chap. 6 souligne que, même s’il s’agit dans HV d’une réponse précise sur la valeur de l’acte conjugal et de ses significations, il convient de saisir ce point dans une « vision intégrale de l’homme et de sa vocation » (HV 7). Ainsi, les questions de natalité ne peuvent pas n’être que techniques. La vocation de l’homme est à la fois naturelle et surnaturelle. L’avènement d’un enfant à l’existence nous fait toucher du doigt ce qu’est l’éternité de toute vie ! Au chap. 6, la méditation de l’enfant prodigue (Lc 15) souligne la conversion nécessaire de tout l’homme en son corps sexué. Elle devrait souligner plus amplement le don de la miséricorde dans des défis si délicats pour les chrétiens. Il y a certes un combat spirituel pour les chrétiens qui s’éclaire dans l’Eucharistie (chap. 6) qui nourrit le peuple de Dieu.

De manière plus précise que l’encyclique à l’époque, l’A. offre une relecture éclairée par l’amour : cet amour dont parlent Gaudium et spes, Familiaris consortio et Amoris laetitia. Cette option, résolument positive, fortifiera tout lecteur. L’amour n’est pas une utopie ni un idéal inaccessible : il est une personne qui nous attire à aimer comme Lui. — A. Mattheeuws s.j.