« Der Name der Jungfrau war Maria » (Lk 1,27). Neue exegetische Perspektiven auf die Mutter Jesu

(éd.) Hans-Ulrich Weidemann
Sagrada Escritura - reviewer : Gonzague de Longcamp c.s.j.

Les contributions offertes dans le présent ouvrage sont le fruit du dernier séminaire supérieur mené pendant deux ans par Michael Theobald, juste avant son éméritat. Selon Weidemann, elles constituent une mariologie « depuis les périphéries », dans le sens où elles partent d’éléments qui peuvent paraître secondaires et sont souvent passés sous silence, tout en ayant le souci de conduire aux affirmations fondamentales de mariologie. Comme le titre le laisse pressentir, la plupart des études se focaliseront sur l’évangile de Luc. Le vol. s’ouvre d’ailleurs avec deux études très étendues des 2 dirigeants de ce séminaire.

Theobald propose une étude comparative des deux annonces de la naissance de Jésus chez Matthieu et Luc en lien avec la prophétie d’Is 7,14 d’après les LXX, en s’interrogeant sur le type d’exposition de l’Écriture que ces deux péricopes représentent. Il s’agira donc dans un 1er temps d’étudier le genre littéraire que constitue l’annonce de naissance. Dans un 2e temps, Theobald regarde ces mêmes péricopes dans leur contexte d’histoire des religions (religionsgeschichtlich) en les comparant avec Plutarque, Philon et Paul. Le fil rouge de cette réflexion est particulièrement intéressant, dans le sens où il s’interroge sur l’opposition entre l’engendrement selon la chair et selon la promesse ou selon l’esprit. Le travail de Theobald permet une mise en perspective riche de sens. Fort de son travail, il relance le débat sur la question de la virginité de Marie. On peut regretter la dimension plus polémique de cette conclusion.

Weidemann pour sa part, de regarder l’importance que Luc donne à des figures ascétiques et la manière dont la Vierge s’insère dans ses portraits qui relèvent, selon lui, d’une intention lucanienne de mettre en lumière le lien entre la continence, parmi les autres pratiques ascétiques, et la réception de l’Esprit Saint. La continence vécue par Marie a une signification particulière, puisqu’elle est à la fois celle qui a été couverte de l’ombre de l’Esprit à l’annonciation et celle qui dans la 1re communauté chrétienne invoque et attend la descente de l’Esprit sur l’Église (cf. Ac 1,14). Après une « galerie de portrait » de particuliers continents comme Zacharie et Elisabeth, Anne ou l’eunuque éthiopien, l’A. vérifie l’importance donnée à la continence dans différents logia évangéliques. Enfin, il regarde comment l’importance donnée à la continence est complétée par d’autres préceptes ascétiques donnés comme modèles : jeûner, veiller.

Ces deux 1res études représentent plus d’un tiers du volume. D’autres études élargiront le propos avec d’autres péricopes. Elles ont toutes le point commun de prendre une perspective « périphérique » pour interroger l’essentiel. Par exemple, les figures de femmes guerrières qui se trouvent derrière la bénédiction de Marie par Elisabeth ; la réception de la figure de la Mère de Jésus dans Jean à partir du Stabat Mater ; ou encore deux études dévolues à Marie dans l’art.

Un volume qui offre de nouvelles perspectives stimulantes sur Marie qu’il ne faut jamais oublier d’articuler avec le donné de la foi. — G. de Longcamp, c.s.j.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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