La question délicate est posée dans le titre : elle est au
coeur de la réflexion théologique et des débats synodaux actuels.
Philosophe et écrivain, l'A. nous aide à cerner les enjeux. Son
approche est pédagogique et permet à chacun d'éviter les simplismes
(chap. 1). Il rend compte des souffrances et des profondes
questions posées à l'Église via cette thématique. Le chap. 2 sur la
méthode est décisif pour montrer la complexité de la réflexion
ecclésiale qui doit être « inculturée » et, en même
temps, ne peut pas « penser en-dehors de son identité ».
Le statut du droit canonique (chap. 3) est bien rendu : il
ouvrira certainement les horizons des lecteurs. Une belle
information sur la pratique orthodoxe est offerte : ce n'est
certainement pas la panacée pour les occidentaux (chap. 4). La
présentation de la loi morale (chap. 5) est précieuse : elle
gagnerait à s'enraciner plus profondément dans l'Écriture Sainte.
Quant aux 2 derniers chap. sur la théologie de la sexualité et les
questions pastorales, ils donnent à penser et nous révèlent les
enjeux principaux : la beauté de la sexualité humaine au sein
d'un sacrement incontournable pour l'Église (chap. 6) et le lien à
articuler entre la grâce et la « gradualité » de nos
cheminements humains et chrétiens (chap. 7). Si on veut penser et
participer à l'évolution de la doctrine pastorale de l'Église, il
ne faut certainement pas penser suivant le mode de
la tabula rasa ni d'une épistémologie
rationaliste ! Notre culture et notre intelligence sont aussi
à évangéliser pour affronter les enjeux internes à l'Église.
Excellente lecture pour tout chrétien cultivé et désireux de
réfléchir paisiblement en profondeur. - A. Mattheeuws s.j.
