Malgré quelques outrances - qui n'a pas les siennes, quand il
s'agit des femmes ? - cet ouvrage doit être considéré comme l'une
des pièces majeures qui devrait permettre, d'autres disciplines
théologiques aidant, de reconsidérer toute la question du féminisme
chrétien. La galerie des portraits vaut déjà pour elle-même; toutes
les figures connues de l'Antiquité chrétienne sont présentées comme
à neuf, dans un regroupement qui a aussi son intérêt: «femmes des
premiers temps en Orient» (la légendaire Thècle, Macrine,
Olympias), «femmes du désert» (Synclétique, Marie, soeur de
Pachôme), «pécheresses repenties» (Marie l'Égyptienne, Pélagie,
Thaïs et la soeur d'Abraham), «entre Rome et l'Orient» (Marcella,
Paula et Eustochium, Mélanie l'Ancienne et Valérie Mélanie,
Égérie», et enfin, «les tendances d'une nouvelle époque» (Césarie
l'Ancienne, Césarie la jeune et le groupe d'Arles, dont l'évêque de
Rome sanctionne pour la première fois l'indépendance). Une
bibliographie classée par personnage et un index onomastique
achèvent cette petite somme qui vérifie ses principes: la vierge
chrétienne consacrée personnifie une nouveauté historique
authentique, la participation féminine au monachisme chrétien est
nette et importante dès le commencement (9; cf. 33), la
complémentarité de l'homme et de la femme est typique de la
littérature chrétienne ancienne (152, etc.), les femmes de ces
premiers siècles font toutes preuve d'un grand amour pour l'étude
biblique (342). De quoi revoir quelques poncifs d'hier et
d'aujourd'hui. - N. Hausman, S.C.M.