On a célébré en 2015 le tricentenaire de la mort de Fénelon. À
cette occasion se tint une journée d'étude sur les rapports de
l'oeuvre de l'archevêque de Cambrai avec la pensée de Port-Royal.
On y entendit les apports d'une vaste enquête qui mettait en
lumière tant les constantes que les évolutions des vues de
l'archevêque. En étudiant le parti moliniste face à l'impossible
mise en système de la doctrine janséniste, Sylvio Hermann de
Franceschi montre comment c'est Fénelon qui a donné toute sa force
polémique au thème de la delectatio victrix que
Pascal avait auparavant introduite dans la controverse. Fénelon
trouve ainsi l'argument définitif à opposer au jansénisme, et dont
désormais il ne démordra plus. François Trémolières reprend dans
une perspective qui lui est propre l'analyse proposée naguère par
Jean-François Chiron sur Fénelon et l'infaillibilité de l'Église
dans la condamnation des textes. En se penchant sur
l'anti-mysticisme de Port-Royal et la mystique de Fénelon, Alberto
Frigo conclut que c'est en raison du décrochage qu'ils opèrent plus
ou moins consciemment à partir de la doctrine de
l'Augustinus qu'Arnauld et Nicole ont esquissé une
réfutation anticipée du quiétisme. Ces quelques notations
permettent de voir toute la richesse de cet ensemble de
contributions qui laissent pourtant encore bien des choses à
explorer dans l'oeuvre de Fénelon, comme ses relations avec le
janséniste liégeois Henri Denis. - H. Jacobs s.j.