Ayant présenté la sotériologie et l’eschatologie primitives dans le Handbuch der Dogmengeschichte (1978, 1986) et un « manuel d’eschatologie patristique », The Hope of the Early Church (1991), l’A. nous offre maintenant un « réexamen » de la christologie patristique. Une thèse centrale de celui-ci est que l’ouvrage Christ in Christian Tradition (1965) d’A. Grillmeier, célèbre historien de la christologie, ne fait pas droit à la christologie patristique dans la mesure où il ne la comprend qu’à la lumière du dogme christologique du concile de Chalcédoine. À la différence de ce que Grillmeier suggère, le développement de la christologie dans les quatre premiers siècles n’était pas orienté, comme par une finalité intérieure, sur la formulation de ce dogme et elle ne peut pas non plus être considérée comme la perfection de la christologie. Elle ne peut pas être réduite à lui. À part cette thèse, le livre nous offre une vue d’ensemble concise, exacte et bien lisible mais assez conventionnelle du développement de la christologie jusqu’au ix^e s. à la base d’une lecture personnelle des textes discutés. Nous déplorons que l’A. ignore l’élargissement ultérieur du livre mentionné de Grillmeier au travail monumental, pour autant resté inachevé, Jesus der Christus im Glauben der Kirche (1979-2002), aussi bien que les aperçus de la christologie patristique apparus dans le demi-siècle passé, comme ceux de B. Sesboüé et B. Studer. De même qu’un bon nombre d’études contemporaines de christologie, il nous semble correspondre au désir de l’A., plutôt que traiter la christologie et contempler la personne du Christ en elles-mêmes, de rapporter celle-ci aux problèmes existentiels de l’homme et celle-là aux autres domaines de la théologie. — R. Jahae o.m.i.