Une historienne et une journaliste ont uni leurs efforts pour nous
faire découvrir l'« histoire étonnante et largement méconnue » de
ces religieuses missionnaires qui ont parcouru le monde
au xixe s. pour l'annonce de l'Évangile.
Femmes, loin de demeurer de simples auxiliaires, comme on s'y
serait attendu, elles ont rapidement conquis leur autonomie pour
créer écoles, orphelinats, dispensaires et hôpitaux. « C'est une
aventure unique », dont René Rémond a écrit qu'on ne connaissait
aucun équivalent dans les autres religions. La moitié d'entre elles
étaient d'origine française. Toutes bravèrent ce que l'on
considérait comme le plus contraire à la faiblesse féminine :
contrées inhospitalières, dangers de toute espèce. Bien sûr,
beaucoup de choses apparaissent dépassées dans leur spiritualité,
leur comportement, leur assurance de la supériorité de
la civilisation européenne. Mais « on est frappé par
l'extraordinaire mouvement qui les a portées en avant ». Ce furent
des femmes heureuses et libres. Il est tentant de chercher à
comprendre le pourquoi de ce dynamisme. C'est à essayer de répondre
à cette interrogation que les auteures ont fouillé les archives des
congrégations missionnaires. Huit personnalités ont été choisies
non parmi des religieuses plus connues, mais ordinaires et
représentatives de beaucoup d'autres. On peut y admirer l'épopée de
« femmes parties, avec leur générosité et tous les préjugés de leur
époque », évangéliser des pays lointains. - H. Jacobs s.j.