Si la théologie de l'histoire chez Daniélou a été largement
honorée, moins nombreux sont ceux qui se sont intéressés à sa
théologie sacramentaire. Moins nombreux encore sont ceux qui ont
réussi à lier l'une et l'autre. L'A., prof. à l'univ. pontificale
Sainte-Croix, souligne particulièrement ce lien, considérant
« les sacrements comme étant fondamentalement les sacrements
de l'histoire, et l'histoire comme étant celle des
sacrements » (p. 692). Menée avec rigueur et précision, cette
étude systématique de l'oeuvre colossale du jésuite français
déploie en 5 chap. comment, par les sacrements de l'initiation, le
chrétien se trouve inséré dans cette histoire. L'A. dresse un
aperçu d'ensemble de la vie et de l'oeuvre de D., d'où se dégage la
même intuition profonde : la reconnaissance desmagnalia
Dei dans l'histoire (1) qui trouve son sens et sa
destinée dans le Christ (2). Il s'y révèle centre d'une
« histoire mystique » continuée par les sacrements (3).
Le baptême est ainsi continuation et participation aux grandes
oeuvres de Dieu. Sacrement de l'Esprit Saint, la confirmation
fortifie le baptisé et le rend pleinement acteur de cette histoire
(4). Par l'Eucharistie, centre sacramentel de l'histoire, le
chrétien participe aux mystères de la vie du Christ dans l'attente
de sa venue dans la gloire (5). Une bibliographie raisonnée des
oeuvres de Jean Daniélou et des études à son sujet, présentée en
annexe, est à mentionner. - P. de Quatrebarbes