Humanismes et religions : Albert Camus et Paul Ricoeur

(dir.) J.-M. Aveline
Filosofía - reviewer : David Roure
Durant l'année 2013, où la ville de Marseille fut avec Košice « capitale européenne de la culture », le diocèse de Marseille et le Conseil pontifical de la Culture ont voulu organiser un événement sur le modèle des « Parvis des Gentils » lancés par Benoît xvi, espaces de dialogue entre croyants et non-croyants (le premier eut lieu à Bologne en fév. 2010, le deuxième à Paris le mois suivant). L'Église catholique a alors organisé en juin 2013 une série de rencontres intitulées à Marseille « Parvis du coeur » sur le thème « Humanisme et religion » (au singulier ou au pluriel !) autour de deux philosophes (l'un chrétien et l'autre non !) dont on fêtait cette année-là le centenaire de la naissance : Paul Ricoeur et Albert Camus.
Parmi la douzaine d'articles de ce petit ouvrage, l'un d'entre eux, le plus long (p. 71-92), sous la plume de J. Greisch, ancien doyen de la Fac. de Philosophie de l'Inst. cath. de Paris, est très intéressant : il offre une lecture croisée de Camus et de Ricoeur à partir de deux thèmes qui furent, finalement, importants pour chacun des deux : la révolte et le consentement. Les trois dernières contributions, que l'on lit également avec profit, traitent, d'une manière ou d'une autre, du rapport à Dieu ou à la théologie de l'un des deux philosophes : F.-X. Amherdt étudie l'articulation entre « herméneutique philosophique et herméneutique biblique » chez Ricoeur, qui fut un « professionnel de philosophie et un amateur d'exégèse éclairé ». P. Capelle-Dumont insiste, lui, sur « l'audace dont a témoigné Ricoeur dans la traversée philosophique des contrées théologiques ». Enfin, X. Manzano tente de scruter la « réapparition de Dieu » chez Camus, même si ce dernier a répondu par un simple et sobre « non » à un journaliste à son retour de Stockholm où il venait de recevoir le prix Nobel, un peu plus de deux ans avant sa mort, et qui lui demandait s'il allait se convertir. Pour notre auteur, « l'athéisme précaire du « non » de Stockholm nous permet sans doute d'apercevoir Dieu dans sa nudité et de dire, croyants et non-croyants, avec Camus : « Je me pose les mêmes questions que se posent les hommes de ma génération, voilà tout » » … - D. Roure

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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