iL Dio mortale. Teologie politiche tra antico e contemporaneo, éd. P. Bettiolo - G. Filoramo

Col.
Moral y derecho - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Avec la montée de l'islam, le religieux reprend du poids en politique, alors que l'État de droit et laïc est en crise dans nos sociétés multi-ethniques. C'est le moment d'essayer de voir plus clair dans l'histoire de la «théologie politique» depuis l'antiquité jusqu'à l'époque moderne. Ce volume reprend les travaux de deux séminaires italiens en 2000 et 2001 sur les rapports entre théologie et politique dans le monde occidental. Les 17 articles sont classés selon leur ordre chronologique depuis le Ve s. aCn.
Du Ve au IIIe siècles, l'évolution des idées se fait selon les rapports imaginés entre les monarchies divines et humaines pour aboutir à la conception du roi comme «vicaire divin» sur la terre. Pour le juif Philon, par contre, les rois doivent, comme Moïse, conformer leurs lois à celles du seul et unique Royaume divin; tandis que, vrai libre penseur, un autre juif, l'historien Flavius Josèphe, veut séparer totalement les souverainetés divine et humaines. En voyant les théories politico-religieuses élaborées autour de Rm 13,1-7, G. Gaeta conclut que saint Paul demandait le statu quo politique en raison de l'imminence supposée de la fin du monde. Les premiers siècles chrétiens adoptent soit cette ligne paulinienne et le refus de toute politique, soit la collaboration avec le politique pour préparer le Règne de Dieu ici-bas, soit le refus de toute politique séculière censée être fondée sur le mal et sur Satan. Augustin, lui, prône l'union de l'Église et de l'État avec des pouvoirs absolus pour mieux s'opposer au mal, et sa pensée marquera tout le Moyen Âge.
Au XVIIe s., Hobbes, dans son Léviathan, présente une justification purement mondaine du pouvoir politique basé sur le fondement individualiste et artificiel de la personnalité juridique. À partir de 1920, C. Schmitt met en place sa «théologie politique» basée sur l'incarnation ouverte à la transcendance. Peterson critique son «monothéisme politique» calqué sur la théologie trinitaire. Après 1945, J. Taubes, juif survivant de la shoah, attaque aussi la théologie politique de Schmitt, mais au nom du judaïsme, tandis que P.C. Bori compare les idées de Schmitt aux différentes théologies politiques de l'islam.
Ces analyses partielles ne permettent pas d'en tirer une théorie générale et il faudra encore bien des recherches pour parvenir à des conclusions fermes. - B.C.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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