Par la présentation systématique des canons du Code de 1983 relatifs au sacrement de l’Ordre (L. IV) ainsi qu’à la formation et au statut des clercs (L. II), ce manuel entend offrir aux étudiants les ressources et les outils utiles à l’approfondissement des dispositions du Code. Il contient les matériaux indispensables à la poursuite de leurs recherches en la matière. Ce manuel s’avère également être un ouvrage de référence pour les pasteurs autant que pour ceux et celles qui sont impliqués dans la formation – initiale et continuée – aux ministères ordonnés ainsi que, en amont, dans le discernement vocationnel des diacres permanents et des prêtres.

L’ouvrage recueille la richesse, la rigueur et la sagesse des années d’enseignement de son auteur, professeur à l’Université pontificale Urbanienne et consulteur de différents dicastères de la Curie romaine. Le mérite de son approche est d’intégrer l’exégèse des canons dans une perspective herméneutique où leur examen critique est toujours référé aux questions du temps et aux besoins de la mission sans négliger la crise d’identité des prêtres, les risques de la cléricalisation autant que les dérives de la démission dans l’exercice du ministère. C’est à partir de la vie de l’Église qu’il interroge les dispositions du Code en même temps qu’il en tire profit pour éclairer et réguler le ministère ordonné « de la formation à son exercice », selon le sous-titre de l’ouvrage.

L’ouvrage se compose de dix chapitres qui récapitulent les dispositions du Code contenues dans les Livres II et IV : 1. « Les ministres sacrés [m.s.] ou clercs et le sacrement de l’Ordre » (p. 11-26) ; 2. « La formation des m. s. : dynamiques structurelles » (p. 27-66) ; 3. « La formation des m. s. : exigences institutionnelles et cheminements personnels » (p. 67-104) ; 4. « Les m. s. et la relation de service dans le peuple de Dieu » (p. 105-136) ; 5. « Statut juridique des m. s. » (p. 137-163) ; 6. « Les ordinands » (p. 165-190) ; 7. « Irrégularités et empêchements » (p. 191-204) ; 8. « La célébration et le ministre de l’ordination » (p. 205-214) ; 9. « Le diaconat et les diacres » (p. 215-227) ; 10. « Les prélatures personnelles » (p. 233-241).

Le commentaire se caractérise par sa sensibilité historique et son ancrage dans Vatican ii, mettant ainsi en perspective la reprise du dernier concile par le Code de 1983 en l’inscrivant dans l’histoire des institutions. L’ouvrage comporte un double index très utile (canons et auteurs) pour la consultation. À défaut de présenter le contenu des dix chapitres, je relève l’attention de l’A. à la formation missionnaire, son commentaire sur l’incardination, notamment dans les mouvements, ses réflexions sur le style de vie des ministres ordonnés, sur l’idonéité des candidats, sur le célibat comme loi positive et sa référence à la continence et à la chasteté, ainsi que les belles pages relatives au statut juridique des diacres permanents. Le chapitre sur les prélatures ne manquera pas de relancer le débat, sinon la controverse sur la seule et unique prélature personnelle effectivement existante encore aujourd’hui. — A. Borras