Jacques le Juste, frère de Jésus de Nazareth. La communauté nazoréenne chrétienne de Jérusalem du Ier au IVe siècle.
Simon-Claude MimouniSagrada Escritura - reviewer : Jean Radermakers s.j.
Le trajet qu'il nous offre est donc critique. Après une introd., l'A. avance sa thèse concernant l'origine de la communauté de Jérusalem, fondée par Jésus dès avant sa mort. Ayant traité les questions d'historiographie, il regroupe des traditions sur les frères et soeurs de Jésus en niant la virginité de Marie. Il passe ensuite à la figure de Jacques dans l'histoire et la tradition, notamment à l'assemblée de Jérusalem (Ac 15), puis à la personnalité d'Étienne et à son tombeau. Il s'étend sur les évangiles apocryphes se rapportant à Jacques, note l'exode des apôtres à Pella et il termine par un exposé à propos de la succession « dynastique » de Jésus et de son appartenance éventuelle à la caste sacerdotale, contredisant la Lettre aux Hébreux. Il faut lire en contrepoint des ouvrages d'auteurs chrétiens comme J. Taylor (D'où vient le christianisme ?, 2003, cité une dizaine de fois), É. Cothenet (Communautés chrétiennes du ier siècle, 2015, ignoré par l'A.), ou bien d'historiens juifs comme D. Boyarin (non mentionné) ou D. Jaffé (cité une fois) pour prendre la mesure hypothétique de cette sorte de recherche, qui n'apporte pas grand-chose au plan spirituel, mais il valait la peine d'en prendre connaissance. En fait, une lecture croyante n'y perd rien.
Un ouvrage utile par son accumulation de documents variés et souvent inconnus, à verser au dossier fort étudié aujourd'hui concernant la naissance et la croissance du christianisme à partir du judaïsme, qui ont dû prendre plusieurs siècles. - J. Radermakers s.j.