L'A. de cette étude originale sur l'Apocalypse johannique nous a trop tôt quittés en 2001. Il s'était fait connaître par son remarquable essai sur l'inspiration Pour une théologie de la lettre (Cerf, 1996). Prêtre et religieux dominicain, il enseignait l'exégèse à la Faculté de théologie de l'Univ. catholique de Lyon. Il était membre du «Centre d'analyse du discours religieux» (CADIR).
Ce n'est pas un «commentaire de plus» du dernier livre de la Bible, mais une lecture sémiotique. L'originalité de ce type d'interprétation réside dans l'attention particulière qu'il reconnaît aux figures du texte: le mystère du Christ est évoqué par Jean dans nombre de titres ou d'expressions qui sont autant de manières imagées de parler de son acte pascal déjà advenu dans l'histoire, à charge d'être vécu par l'Église dans un combat incessant contre le Dragon et ses deux acolytes, les Bêtes de la mer et de la terre. La révélation de l'incarnation apparaît ainsi sous un jour nouveau: la venue du Christ signifie non seulement l'assomption de l'humanité auprès de Dieu, mais encore le passage du Verbe fait chair au Livre fait parole divine dans l'Église.
En écrivant l'Apocalypse, Jean signe aussi la clôture de l'écriture de la Révélation. «C'en est fait!»: la victoire de l'Agneau est réalisée, mais le temps de l'Église est le champ de sa réalisation. Pour dire cela, Jean accumule les images dans un foisonnement frisant parfois l'incohérence. Ainsi, par touches successives, avec le pinceau d'un impressionniste, il atteint la réalité profonde, puisant ses représentations dans l'immense magasin constitué par l'ensemble de l'Écriture et montrant par là qu'il assume la totalité de la révélation dans le point final que son livre appose aux livres saints. L'A. se montre disciple fidèle de P. Beauchamp, signalant que le discours apocalyptique est vraiment écriture de clôture.
Ce volume, parfois difficile dans ses expressions volontiers elliptiques suscite la réflexion. En cela il sera bien utile aux exégètes, notamment aux spécialistes de l'Apocalypse. Ils y trouveront une approche nouvelle de cet écrit énigmatique qui ne cesse de stimuler notre manière de le lire en disqualifiant toute lecture fondamentaliste. - J. Radermakers sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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