Prof. de philosophie et chef d'établissement à la retraite, l'A.
livre ici « le résultat et la synthèse de [sa] quête et de
[sa] volonté d'une approche de l'islam documentée, précise, fidèle
à ses textes et à ses dogmes, à son culte et à ses pratiques »
(p. 10). Les 3 premières parties en constituent une présentation
classique mais lumineuse : 1) « Les sources de
l'islam » traite de la foi, du Coran et des « sciences de
l'islam » ; 2) la « théologie de l'islam »
aborde les questions de Dieu, de la création et de l'homme, des
prophètes, de la mort et de l'au-delà ; 3) la « pratique
de l'islam » insiste sur l'inséparabilité de la foi et de la
loi. Ces pages sont limpides et pourront être consultées
facilement. L'A. montre un art pédagogique éprouvé qui se révèle
dans l'unité et l'ordonnancement des chap., l'emploi mesuré des
termes arabes fondamentaux sans jargon inutile, les transitions
assurées par les conclusions. Soulignons encore son honnêteté
intellectuelle qui transparaît, en fin de vol., dans les notices
des penseurs sur lesquels l'A. s'est appuyé (L. Gardet, A.
Besançon, J. Ellul, R. Brague, D. Sibony et C. Makarian). La
4e partie, « L'islam au regard du
christianisme », cherche à montrer que l'islam et le
christianisme ne sont pas deux religions soeurs, mais qu'elles sont
radicalement différentes. Cette affirmation est « la condition
d'une vraie coexistence et d'un véritable oecuménisme » (p.
11). « L'islam et le christianisme sont profondément
différents. À leur propos, parler d'une même Religion du livre,
d'une identique Religion monothéiste, d'une similaire Religion
abrahamique, est non seulement superficiel mais inexact. Entre les
deux religions, de fragiles parentés cachent de profondes
dissemblances » (p. 251). On remarquera par contre que la
perspective historique est peu développée. Contrairement aux études
du même genre, cette présentation ne comporte pas de vie de
Mohammed ni des premiers califats ; de ce fait, elle n'aborde
pas la question délicate des origines de l'islam (cf. cependant p.
157-161 et 213-226). En ce sens, l'A. respecte jusqu'au bout la
logique propre de l'islam. En effet, selon les mots cités de R.
Brague, alors que dans le judéo-christianisme, l'histoire précède
le livre qui la recueille, en islam, le « livre aboutit à une
histoire » (p. 215). - S. Dehorter