La situation ecclésiale actuelle est complexe et variée, sans clé de lecture commune, déclare C. Torcivia, professeur de pastorale et fort d'une longue expérience auprès des jeunes. Pourtant une certaine nostalgie de la chrétienté médiévale conditionne encore beaucoup de projets ecclésiaux. Il nous faut éviter de refaire les erreurs du passé. Or les études historiques montrent clairement que cette fameuse «chrétienté» médiévale est avant tout un mythe. L'irruption du monde moderne a brisé ce rêve et rendu à l'Église sa liberté et sa tension eschatologique. On valorise aujourd'hui une saine pneumatologie comme dynamisme du salut universel tendu vers le Père. C'est là l'Église voulue par Vatican II, dans la ligne de l'Église primitive. Il s'agit aussi d'une «Église servante et pauvre», allant aux pauvres et aux malheureux. Il n'est plus question d'une Église d'État, avec ses droits et ses exigences.
Quel sens auront alors les formes traditionnelles du christianisme populaire ou la pratique des sacrements? Il ne faut pas vouloir en conserver des morceaux à tout prix, mais privilégier la «nouvelle évangélisation». Pas question par ailleurs de construire une religion élitiste des purs et des parfaits, mais une religion ouverte à tous et capable de dialoguer avec tout le monde. Ceci suppose évidemment une Église forte, sûre d'elle-même, qui ait quelque chose à apporter au monde. Telles sont les grandes lignes de l'A. pour une Église renouvelée. Beaucoup d'idées intéressantes dans ce projet pastoral, mais sa réalisation sera longue car les résistances au changement sont puissantes comme on l'expérimente depuis le concile. - B.C.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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