De quoi consécration est-il le nom ? Peut-être que nous associons spontanément ce mot à ce qui se déroule lors de la messe ou à la vie « consacrée » mais rien que ces deux évocations montrent le problème qui entoure la notion de « consécration » : son importante polysémie, spécialement en contexte chrétien. C’est ce constat qui est à la source de cette étude importante qui cherche à explorer aussi bien les fondements que les conséquences de la consécration.

Marc Homedes-Palau commence par une étude sémantique puis biblique, rappelant les différentes consécrations de l’Ancien Testament puis la nouveauté en Christ, où l’Incarnation vient permettre une union nouvelle avec le Saint des saints. Il explore ensuite le contexte ecclésial : l’A. s’appuie d’abord sur la « querelle du sacré » où la consécration permettrait de sortir d’une opposition binaire entre sacré et profane puis sur la fréquence de ce mot au concile Vatican ii, particulièrement dans Lumen Gentium car « c’est en considérant le peuple de Dieu que le mystère de la consécration se dévoile » (p. 102). C’est dans cette suite que les différents types de « consécrations », de personnes ou d’objets, sacramentelles ou sacramentales, sont étudiées méthodiquement, en commençant par la consécration baptismale commune, sans crainte de mettre en évidence les questions qui demeurent, notamment pour les diacres et pour les époux, question sur laquelle l’A. revient à la fin de son ouvrage comme un chantier important encore à mener. La dernière partie réfléchit enfin aux conséquences de la consécration. Si l’A. refuse de donner une définition trop lapidaire de la consécration, c’est bien parce que c’est « un arbre qui cache une forêt car la consécration comme œuvre de Dieu dans le monde diverge (…) et c’est leur ensemble qui dévoile sa richesse » (p. 323). Un livre précieux pour avancer dans cette grande forêt ! — I.P.d.L.G.