Quelle forme doit avoir l'église en tant qu'espace réservé à la célébration eucharistique? L'A., prêtre et écrivain, présente d'abord une rapide esquisse de l'évolution du lieu des assemblées chrétiennes depuis la maison familiale jusqu'aux cathédrales avec leurs différents styles. Après Vatican II, on a expérimenté de nouvelles formes d'églises (Vence, Ronchamp…), mais sans avoir encore trouvé un style liturgique adapté à notre époque. Ensuite, Zanchi reprend plus en détail l'évolution historique de chacun des éléments essentiels de l'église. Voici quelques notes de lecture.
L'autel adossé au mur avec un choeur le séparant des fidèles, nous vient du modèle monastique du XIe s. Le tabernacle en évidence sur l'autel affirme, contre les protestants, la réalité de la présence eucharistique après la fin de la messe. L'ambon est passé successivement de l'abside à la chaire au milieu des fidèles pour que l'homélie soit entendue par la foule. Autel et ambon ont subi les réformes les plus significatives après le concile: l'autel tourné vers le peuple rappelle la table des premiers repas eucharistiques, et la réapparition de l'ambon remet l'Écriture au centre de la vie chrétienne; mais ces modifications furent trop peu expliquées, si bien que l'autel fut souvent situé dans un endroit inapproprié; de même l'ambon, lieu central de la Parole de Dieu, cache fréquemment la Bible. Autel et ambon ne doivent pas chercher à avoir des formes allégoriques ou «parlantes».
Le baptistère était d'abord une piscine avec trois marches, à l'intérieur de l'église; puis on la trouve dans un bâtiment spécial, hors de l'église, surtout en Italie. Avec la doctrine augustinienne du péché originel, on se met à baptiser les enfants pour les sauver de l'enfer en cas de mort précoce, et c'est alors qu'on inclut un exorcisme dans le rite. La piscine est alors remplacée par les baptistères que nous connaissons aujourd'hui et on les situe à l'entrée de l'église. Le rapport du baptême avec l'eucharistie (rappelé par le concile) ne justifie pas la position du baptistère près de l'autel.
La cathèdre, siège de présidence de l'évêque, avait d'abord une place variable et souvent fixe. Elle devint ensuite symbolique et fut remplacée ou doublée par un siège transportable qu'on pouvait approcher du peuple pour être mieux entendu de lui. Hors des cathédrales, le prêtre préside à partir d'un siège qui sert surtout pour la liturgie de la Parole jusqu'à l'offertoire (ce que trop de célébrants accomplissent depuis l'autel) et après la communion. Le seuil de l'église sert à préparer le passage du profane au sacré pour éviter que l'entrée dans une église ne devienne un acte banal. Le concile et la commission liturgique n'ont malheureusement pas songé à fournir un modèle de seuil et beaucoup d'églises ne possèdent pas d'espace de transition. Ce petit livre oblige à réfléchir à pas mal de questions liturgiques et rendra service aux prêtres et aux chrétiens. - B. Clarot sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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