La médiation de la Vierge Marie en rapport avec l’œuvre salvifique du Christ selon Jean Galot (1919-2018). Analyse historique et systématique de sa pensée théologique

Hervé Solofoarimanana
Teología - reviewer : Gonzague de Longcamp c.s.j.

La médiation de la Vierge est une des questions les plus débattues de la théologie mariale actuelle. Le concile Vatican ii dans la Constitution Lumen Gentium s’est tenu sur un fil. On sait l’équilibre qu’il a fallu chercher entre les tenants d’un dogme de la médiation mariale et les exigences de l’œcuménisme. Les nos 60 et 61 extraits du chapitre viii sur Marie dans le mystère du Christ et de l’Église reflètent bien cette recherche d’équilibre et demandent encore d’être reçus et déployés.

En ce sens, le présent travail offre un intérêt majeur. On sait l’influence de J. Galot sur la théologie mariale de Jean-Paul ii. Celui qu’on a appelé le mariologue de Wojtila a largement contribué aux catéchèses du pape polonais sur Marie et sa médiation. L’analyse historique et systématique de la pensée du jésuite peut donc apporter une contribution essentielle au débat.

Le principal mérite de cet ouvrage est de donner une présentation systématique d’une pensée foisonnante, exprimée dans plusieurs langues et sous plusieurs formes (ouvrages et articles). Cette présentation rend compte de l’arête de la recherche de J. Galot : comment penser le rôle actif de Marie dans l’œuvre de Rédemption, tout en maintenant la primauté de la médiation du Christ ? Telle est la question posée par le Concile à laquelle le jésuite belge s’est attaché à répondre tout au long de sa carrière. Et il n’y avait sans doute pas de meilleure manière de comprendre Galot qu’en le lisant par lui-même. L’A. cite largement son théologien en organisant sa pensée autour de onze thématiques principales.

Mais force est de constater que cette option de comprendre Galot principalement par lui-même et en référence à ses propres travaux constitue aussi la principale faiblesse de la thèse. En effet, on a parfois le sentiment que l’A. aligne des affirmations de son maître et les autojustifie. On aurait aimé qu’il prenne plus de distance critique à l’égard de la pensée de J. Galot. Il aurait pu, pour cela, mieux resituer les affirmations du jésuite à l’intérieur du débat et les confronter à d’autres auteurs. Pour mieux comprendre la pertinence et la limite de certains commentaires scripturaires, il aurait été intéressant, p. ex., de reprendre certains éléments d’un débat exégétique parfois houleux.

Le présent travail aurait gagné en pertinence à raccourcir son exposé historique et systématique qui se répète parfois pour présenter aussi une analyse critique. De plus, la 3e partie sur la réception de la pensée de J. Galot est un peu décevante dans la mesure où elle fait la part belle à Jean-Paul ii dont il est le théologien marial principal. Il aurait été intéressant, là encore, de le mettre en débat avec d’autres auteurs et de lui offrir plus de contradiction. Pas forcément pour diminuer l’intérêt de sa pensée, mais plutôt pour en manifester plus clairement la pertinence. — G. de Longcamp c.s.j.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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