Pour les italophones, un livre utile et bienfaisant qu'on pourrait
intituler: Du bon usage de la solitude. Les éditions Qiqajon, de la
communauté de Bose publient ce recueil suggestif pour nous aider à
penser cette réalité essentielle dans un monde submergé par la
communication, où les «solitaires» risquent de devenir de plus en
plus marginaux.Dans une première partie, un philosophe français (D.
Vasse) pose la question: Comment passer de l'isolement à la
solitude communiante? Le regretté P. Beauchamp réfléchit à partir
de l'hymne et de la louange dans la Bible tandis qu'un théologien
(J.-P. Batut) découvre les racines de la solitude humaine dans
l'amour de Dieu vainqueur de l'isolement du péché. Le contemplatif
A. Louf montre comment l'Église a besoin de la solitude monastique
pour vivre la communion. La deuxième partie du recueil ouvre une
perspective oecuménique à partir de la vie d'ermite: vocation
particulière mais de portée universelle (D. Allchin), vécue surtout
dans l'Orient chrétien, notamment au mont Athos, sur les traces de
Basile, Cassien ou Benoît, et parallèlement en Occident (A. Louf)
dans la spiritualité cistercienne. Les lecteurs - solitaires par
vocation ou par nécessité - se laisseront saisir par la profondeur
de ce petit ouvrage et y alimenteront leur réflexion sur la
communion ecclésiale. La grâce baptismale nous rend solidaires en
nous faisant découvrir l'unicité de notre vocation universelle. -
J.R.