Le cardinal Tomko, préfet pour la Congrégation de l'Évangélisation, a ouvert la session en soulignant la complexité du problème et en s'interrogeant sur la sauvegarde de la spécificité chrétienne dans le dialogue avec les autres religions. Parmi les questions abordées par les intervenants, retenons entre autres: comment interpréter le vécu de la foi? en quel sens l'Église évangélise-t-elle en se laissant évangéliser? quel rapport entre vérité philosophique et vérité révélée? comment inculturer la foi dans une société postmoderne qui n'admet que des vérités multiples et successives? que devient l'unité de la foi dans le pluralisme des cultures?
Dans un contexte culturel où le pluralisme rend plus difficile le dialogue interculturel, apparaissent trois critères d'évaluation de l'inculturation de la foi: conversion culturelle, acceptation de tout l'Évangile, conscience des profits et pertes (A. Russo). Accueil réciproque et ouverture aux autres sont essentiels dans l'inculturation de la foi (B. Forte). La rencontre exemplaire de l'hellénisme et du christianisme est passée par trois étapes: assomption, transformation, synthèse. Dans la Summa contra gentiles, Thomas d'Aquin offre un exemple éclairant d'inculturation de la foi.
Qu'en est-il actuellement de l'inculturation de la foi ou de sa réinculturation en Italie et dans les pays où la culture s'est coupée de la foi (C. Sarnataro)? On voit que les questions sont de taille et qu'il faut de toute urgence traiter de ces problèmes dans la formation sacerdotale et apostolique. - A. Pighin.