Bien sûr, la Bible relate des actions posées par Dieu ou présente des événements qui relèvent incontestablement de la force et de la domination (plaies d'Égypte, victoire d'Élie sur les prophètes de Baal). Mais une interprétation de l'ensemble de la Révélation s'impose. De plus, la reconnaissance d'une action d'éclat de Dieu invite souvent le témoin à une prise de conscience de sa propre faiblesse et à la conversion de son image de Dieu. La façon de comprendre le miracle: prodige extraordinaire ou signe qui éclaire une réalité cachée, sera aussi révélateur de ma saisie du mystère divin.
L'A. montre que, depuis Abraham jusqu'à Jésus, Dieu a choisi la faiblesse et que cela est central dans la Révélation que Dieu fait de lui-même. Il nous offre de reparcourir quelques grands épisodes de la fresque biblique en les jalonnant de questions actuelles qui martèlent et effritent sans violence les remparts de la théologie de la toute-puissance. Si nous reconnaissons la faiblesse de Dieu et si elle fait sens pour nous, qu'est-ce que cela implique comme changements concrets dans notre relation à Lui et spécialement dans notre prière? C'est le thème de la quatrième partie de l'ouvrage qui débouche sur un appel à libérer Dieu du masque de la toute-puissance dans nos Églises, nos communautés et en chacun de nos coeurs. - R. Thon, O.S.B.