L'A., membre des Fraternités monastiques de Jérusalem, est
philosophe, non sexologue. Il présente ici vingt-quatre courts
essais, aux titres suggestifs: p.ex. «L'égalité par l'inégalité
acceptée». Que retenons-nous? L'A. commente l'affirmation
paulinienne que l'homme est le chef de la femme. Il relève
l'essence féminine de l'Église et l'affinité «entre le sexe que
l'on dit deuxième et la bienheureuse deuxième Personne divine». Il
décrie la tentative de réparer l'effacement de la femme par un
certain effacement de la féminité. Il exalte la grandeur de la
dépendance: Marie est soumise à «Joseph qui représente le Père
éternel». Pour l'A., le féminin est trop profond et trop spirituel
pour s'intégrer à l'ordinaire de la structure hiérarchique et
ministérielle de l'Église. Il s'interroge: l'homme est-il le modèle
humain sur lequel la femme doit s'aligner? En homme, la femme est
moins qu'homme et moins que femme. L'A. appuie ses arguments sur
les dernières apparitions de Marie: à l'Ile-Bouchard (1947) et à
Amsterdam (1945-1959), en attendant que la «Dame de tous les
peuples» soit déclarée dogmatiquement corédemptrice, médiatrice et
avocate de l'humanité. Un exposé franc, à la fois traditionnel et
personnel (sans bibliographie et sans notes), qui ne manquera pas
d'interpeller et de provoquer le lecteur. - P. Detienne sj